2011, la nouvelle odyssée

Par le Passeur.

Sans se monter la tête avec ça, nous sommes un peu des éclaireurs qui ouvrent la marche avant le reste de la procession, c’est notre humble rôle sur Terre depuis longtemps, mais à présent nos frères et sœurs sont en plus grand nombre et sont si proches qu’ils nous entendent de mieux en mieux. Le chemin a été tourmenté et les reliefs à franchir furent légion, mais là soudain, au détour de l’un d’eux, apparaît une lumière attendue depuis si longtemps qu’on avait presque fini par oublier sa réalité. Là, à ce stade précis du processus de reappropriation de notre véritable identité,  se présente à nous quelque chose de si nouveau qu’aucun de nos schémas habituels de réflexion et d’action ne peut y répondre. Ce quelque chose est magnifique et s’offre à nous sans limite. Pourtant, une fois de plus, la principale difficulté sera de ne pas créer nous-même nos obstacles. Et cette fois ce ne sont pas nos croyances qui brideraient notre pouvoir, mais le vertige qui devient le nôtre face à cette terre tant espérée qui a pour nom Liberté.

Nous voilà dans la situation du détenu libéré après une très longue peine qui l’a coupé de tout contact avec l’extérieur de sa prison, qui se retrouve hébété dans la rue, de l’autre côté de la porte, seul sans rien dans les poches, dans un monde qu’il a oublié, et qui se demande ce qu’il va pouvoir faire de lui à présent. C’est un vertige qui peut effrayer ou tout au moins désemparer notre part égotique, parce qu’elle s’attend à devoir reconstruire du neuf à partir de plus rien comme elle l’eut fait autrefois de l’ancien. Du coup, notre mental tentera systématiquement de ramener ce vertige à un univers qui lui est familier, son plancher des vaches à lui. Seulement voilà, le prisonnier n’est plus dans sa cellule, et, à moins de le choisir volontairement, n’y retournera pas. Il va falloir faire du neuf avec du neuf. Il va falloir faire sans aucune des règles qui étaient devenues habituelles. Il va falloir se détourner de ses schémas de pensée familiers, ses automatismes, ses vieux réflexes de survivance.

Cette liberté qui vient à nous est si immense que nous devrions nous y voir tel un nouveau-né arrivant dans un monde dont il ne sait rien et où il peut tout, en conscience et dans le respect de toute vie, sans s’inhiber de quelque façon que ce soit. Ce nouveau-né ne s’encombrera pas des pesanteurs de l’ancien monde, il en a le souvenir mais il a également en lui fortement conscience que ce souvenir ne lui sert plus à rien sinon l’empêcher d’être. Nous sommes là à présent pour créer. Nous sommes l’enfant dans son vaste jardin d’Eden parmi des pinceaux et des couleurs qui n’ont plus les mêmes noms ni les mêmes aspects, et nous allons en inventer l’usage dans la légèreté et l’amour de la vie.

Dans le concret qui a toujours cours, et qui pour certains semble n’avoir encore changé en rien, nos inventions vont concerner tous les aspects sans exception de notre mode de vie. Le plus spectaculaire sans doute sera la manière dont nous appréhenderons dorénavant notre « insertion » dans la communauté humaine. Car il n’est pas question de s’en isoler, nous avons déjà eu des vies pour expérimenter ça. Qu’en sera-t-il par exemple de la chaîne besoins-travail-revenus-satisfaction-des-besoins ?

Pour commencer, la nature de nos besoins a considérablement évolué au fil du processus d’éveil et pour la plupart d’entre nous, nous avons plus ou moins évacué le superflu de nos vies et recentré notre fonctionnement sur plus de simplicité, plus d’autonomie et un plus grand accord avec nos valeurs de respect de la Terre et des formes de vie qu’elle porte. Nous avons peu à peu compris et mis en pratique que les valeurs sous-jacentes à cet accord n’était pas juste une utopie, mais bel et bien un mode vie possible à installer au sein même des structures de l’ancien monde qui s’effrite. C’est là même le principe de l’ancrage de notre énergie en ce monde : incarner pleinement où nous sommes ce qui nous anime au plus profond de nous. Il n’y a plus aujourd’hui à vouloir exprimer quelque chose, encore moins à chercher du spectaculaire, ni à militer dans un esprit guerrier, ni même à vouloir sauver quoique ce soit. Il y a juste à incarner sans se cacher – ce qui est encore une nouveauté – nos élans profonds au cœur de notre quotidien. Il y a juste à ÊTRE.

Par rapport au travail, il s’agira à présent d’aller vers ce qu’on aime et qui nous semble juste dans notre évolution individuelle et collective. Ne plus se préoccuper des schémas anciens de réflexion qui nous poussaient à exercer maints calculs de viabilité par rapport à l’assouvissement de nos besoins et des obligations liées à ces besoins, est un saut presque aussi important que le fut celui du lâcher-prise. La fluidité est à guetter comme un marqueur de ce qui est juste. Lorsque quelque chose n’est pas fluide, qu’il y a résistance, c’est que cette chose, en son état présent, n’est pas juste. Comme toujours, changer en ce cas la nature du regard qu’on lui porte et modifier l’angle de vue, apportera la clarté sur ce qui n’était pas perçu.

En fonction du chemin de chacun, ce saut n’est pas au programme de tous tout de suite, mais pour ceux qui se sentent l’âme d’un éclaireur, oui, c’est le moment. Elle est là cette vaste liberté qui nous ouvre grand les bras. Et elle demande un acte de foi pour se donner sans réserve. D’ailleurs, si l’on y regarde plus près, il n’est pas si grand que ça cet acte de foi. Nous connaissons déjà bien la loi de synchronicité qui a répondu à nos premières sollicitations sur le chemin, ainsi que la loi d’abondance qui a répondu un peu plus loin dans le lâcher-prise à ceux qui ont fait un pas dans l’abîme, ayant foi en ce pont qu’ils ne voyaient pas de leurs yeux. Eh bien cet acte de foi n’est qu’un prolongement du premier pas dans le vide, comme un second test sur une autre arche du même pont qui nous conduit au nouveau monde. Je pressens que c’est en même temps une étape obligée dans notre rôle d’éclaireur, qui consolidera notre pouvoir de création et notre maîtrise de la vie, par la dissolution plus complète des peurs fondamentales qu’on nous a inoculées, et qui facilitera grandement la route à ceux qui nous rejoignent. L’exemple est une guidance, inspiratrice est sa valeur.

Notre liberté, c’est celle d’avoir foi ou non en notre incroyable pouvoir créateur. Tout, jusque-là, nous a tenu très loin de ce moment béni. L’histoire entière de nos nombreuses vies ici-bas nous a façonné toujours un peu plus subtilement dans la croyance que nous étions limités en tout et que nous devions nous inscrire dans un moule préétabli par d’autres afin de survivre dans ce milieu. Car il s’agissait bien de survivre, on ne nous a pas présenté les choses autrement. Et nous voilà au point précis où nous avons enfin retrouvé la capacité de faire un choix en toute conscience qui nous sort de la prison et nous ramène à la maison. Et de cette maison en fait nous ferons ce que nous voulons en nous préoccupant de moins en moins des agitations de l’ancien qui nous semble déjà si obsolète. Et nous sommes toujours plus nombreux à vouloir en faire un lieu d’accueil, de partage et de joie, libres de toute pesanteur, pleinement conscients de nos pensées et de nos actes envers nous et envers chacun.

En cette maison vers laquelle nos intentions et notre volonté créatrices convergent, nous n’attendrons pas qu’on nous reconnaisse sous un bras protecteur et consolateur, nous aurons pleinement repris notre liberté et c’est avec une joyeuse sérénité que nous ouvrirons grand toutes les portes dont nous auront jeté les clés.

Fraternellement,

© Le Passeur – 14 Mai 2011 – http://www.urantia-gaia.infoCet article est autorisé à la copie à la seule condition de respecter l’intégralité du texte et de citer la source.

La nouvelle ligne du Temps

Cette série d’articles est réunie dans la rubrique « L’Eveil ».

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8 réponses à 2011, la nouvelle odyssée

  1. Anthrôpos Adam'ish dit :

    😉
    La métaphore du prisonnier devant reconstruire sa vie, c’est tellement moi! La solution pour moi serait donc d’arrêter de me souvenir pour pouvoir être aujourd’hui. Je serais donc l’enfant dans son jardin d’Eden avec de nouveaux outils pour inventer sa vie dans l’amour.
    Merci beaucoup pour ce texte, que les bienfaits que je reçois en te lisant te reviennent.

  2. JOSIAS dit :

    Vous remercie l ami,oui en toute simplicité un jour être fière et digne de s appelé Humain et nul n auras besoin de voire pour aimé.

  3. Marie-Andrée dit :

    Un chose étrange m’arrive et j’aimerais m’y retrouver un peu. Pouvez-vous éclairer ma lanterne ?
    Avant que je découvre votre site, lise plusieurs articles et m’entretienne avec des personnes s’intéressant au sujet de l’éveil spirituel, j’avais la conviction intérieure que j’étais habitée par la lumière. Quelques expériences significatives, dont je ne ferai pas état ici puisque ce n’est pas le propos de mon interrogation, je disais donc que j’ai eu la chance de vivre des expériences significatives qui m’ont convaincue dès mon plus jeune âge de l’existence de Dieu – pas du Dieu de mon petit catéchisme – mais de Dieu VIE-LUMIÈRE-VÉRITÉ-BONTÉ-AMOUR-COMPASSION. Ces expériences, dont une en particulier, m’ont également révélé que j’étais protégée par cette Lumière.
    Aujourd’hui, cela est toujours une certitude pour moi. Ce qui me trouble, c’est qu’auparavant je ne me posais pas de questions, tandis que maintenant, plus je prends connaissance, par le biais de lectures et de votre site, de ce j’ai toujours su intérieurement et qui m’a toujours semblé évident, soit comme devenu à la UNE.
    Je crois que cela me trouble parce que j’ai peur que cela se transforme en Cirque pour privilégiés. Tout ce que vous dites et ce qui est dit actuellement au sujet de l’Évolution, du Réveil, de la Spiritualité c’est pour moi juste le gros bon sens. C’est notre job d’humain, la seule et véritable raison de notre vie, que de tendre vers la lumière, que de chercher la tolérance, la compassion, le respect de l’autre et tutti quanti.
    Et ce, non pas dans le but d’obtenir des grâces ou des récompenses. Peu m’importe qu’il y ait une récompense ou non. Ce qui m’importe c’est de devenir un meilleur être humain afin de mieux comprendre et aimer les autres.
    Nous sommes des êtres de lumière et le but de notre existence est de se rapprocher le plus possible de cette lumière afin qu’elle déborde de nous vers les autres.
    Je ne le fais pas pour atteindre le Paradis à la fin de mes jours. Mais parce que j’ai la conviction que c’est pour cela que je suis sur la terre.

  4. Abricotier dit :

    Bonjour Passeur,
    Tu écris « Je pressens que c’est en même temps une étape obligée dans notre rôle d’éclaireur » et cela résonne. Me fait une drôle d’impression.
    Il y a un an environ, tout ce que j’avais construit avec passion est devenu pour moi un tunnel avec une sensation de grande lourdeur, de grande pesanteur. Je me disais que je devais attendre encore quelques années pour sortir de tout cela, car j’avais pris des engagements que je devais tenir (respect de moi-même et des autres).
    Or, mi-novembre, non seulement tous les obstacles se sont levés mais absolument tout me semblait concourir dans la même direction : me donner l’opportunité de me libérer. Extraordinaires synchronicités multiples !!!
    Un peu sonnée, je n’ai réalisé que fin novembre : je suis LIBRE !
    J’ai pris la décision de fermer ma petite société, de vider et de vendre ma maison, de quitter mon jardin. J’ai mis 7 mois pour faire cela car je ne voulais prendre personne en otage et faire les choses le plus correctement possible vis-à-vis de mon entourage personnel et professionnel.
    Là aussi, j’ai été beaucoup aidée, j’ai eu droit à plein de petits miracles.
    J’ai des projets, à courts termes, des envies à plus long terme mais floues car je ne veux rien décider à l’avance pour laisser toute sa place à la mouvance de la Vie.
    Je ne dirais pas que cette décision ne m’a jamais flanqué le vertige, mais j’y réponds par mon mantra « confiance en la Source » et je continue mon chemin.
    Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas comment j’y vais, mais je suis sûre que j’y vais. En confiance, avec toute l’aide qui m’est généreusement accordée.

    Mon plus grand étonnement a été la réaction autour de moi : rares ont été les manifestations négatives, pratiquement tout le monde (proches comme pas proches du tout) a trouvé que j’avais raison, qu’ils en feraient autant s’ils le pouvaient, que c’était courageux (! ?). Pas mal de gens m’ont demandé de leur donner de mes nouvelles, même de simples relations ténues… L’impact de ma décision sur les autres n’avait de toutes façons aucune incidence sur elle, mais je m’attendais à un tollé général.

    Eclaireur : mot qui résonne fortement depuis hier. Même si des personnes proches m’ont déjà dit que j’étais un pionner qui ouvrait le chemin.
    J’avais lu il y a quelques jours cette page http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/2011/09/les-leaders-dune-nouvelle-humanite.html et je me sentais plutôt dans la peau de ceux qui commencent à s’éveiller. Mais depuis hier, je me sens concernée par : « C’est ainsi que vous savez vraiment lorsque votre temps est venu de rayonner. Non seulement parce que vous avez quelque chose à partager, mais parce qu’on vous invite à le faire.« .

    Pas étonnament du tout, cela rejoint ce que je « sais » depuis plus de 15 ans, à savoir qu’après mes 50 ans j’aurai à sortir du complet anonymat qui me convenait parfaitement (pour vivre heureux, vivons cachés). Par contre, ça me fait passer par des chemins qui m’étaient parfaitement imprévisibles.
    (J’entends plein de bruits de cloches : les vaches descendent des alpages. J’aime bien.)

    Je t’écris tout cela parce qu’il m’est demandé de le faire.

    Autre point : je n’ai jamais compris comment je pouvais être si peu malade alors que j’ai traversé des décennies très stressantes et que je vois tant de gens, portant beaucoup moins de responsabilités, facilement malades autour de moi.
    J’ai reçu la réponse : j’étais tout le temps sur le pont parce que j’avais des engagements à tenir, que j’avais pris par amour, mais un amour non possessif. Et c’est l’intention qui m’a protégée. Même en étant dans la dualité bien forte de notre société et que je n’apprécie vraiment pas, je combattais pour et non pas contre.

    Je ne te demande pas de publier ce commentaire : il est pour toi et je ne veux pas « squatter » ton site. Je laisse à ta libre appréciation.
    Bonne journée à toi

  5. Nancy dit :

    Mon frere,
    Je te rencontre sur ce chemin d’evolution et nous avancons avec confiance dans le service qui est notre chacun dans son espace.
    Je voudrais te remercier pour ton don a travers l’enseignement que tu dispenses, mais je sais que ton humilite reconnaitras que tu es un canal et que rien ne te reviens. Dans l’amour et la Paix avancons.

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