Ne formons pas un autre groupe

Peinture de Remedios VaroPar Michael Brown.

Le paradoxe du déroulement de notre processus évolutif est que même si c’est une transformation qui impacte finalement l’ensemble de notre groupe humain, elle ne peut être accomplie par la formation de groupes spécifiques au sein de notre collectivité humaine. Une évolution authentique ne peut être initiée par l’activité d’un groupe particulier mais par des individus se transformant eux-mêmes; l’évolution est le résultat d’individus honorant leur authenticité au-delà des activités et des marées de la mentalité collective.

L’un des obstacles retardant l’évolution de notre développement actuel est que nous avons une dépendance à la fabrication d’expériences non authentiques tout en prétendant que nous essayons de devenir authentiques. Un exemple de ce comportement est notre désir de former des groupes spécifiques comme moyen de retrouver l’authenticité. Nous devenons ensuite dépendants de ces groupes, ce qui en retour retarde notre développement évolutif en nourrissant et renforçant la mentalité collective plus que l’authenticité individuelle. L’évolution s’accomplit toujours à partir des « différences » et non des « similarités ».

Les groupes de soutien sont des dépendances déguisées qui nous séduisent et nous font vivre dans le déni. Ils ne peuvent nous aider à grandir émotionnellement puisque ce que nous attendons d’eux est de pouvoir garder notre équilibre. Les groupes sont des sacro-saintes ouvertures vers la perpétuation de notre drame. Ils nous donnent un sentiment d’exclusivité, celui d’être spécial et de posséder une subtile supériorité. Ils nous poussent constamment à faire revivre les vieilles histoires usées que nous nous racontons depuis des années. En nous offrant un espace de partage soi-disant légitime pour raconter nos histoires aux autres, ces groupes ne font qu’offrir un sentiment de réalité mensonger à ces illusions fabriquées.

Un groupe de soutien naît toujours de l’expérience d’une personne. Ce forum devient alors un moyen par lequel l’expérience particulière de cet individu se transforme en un ensemble de règles que tout le monde doit suivre.

Un groupe de soutien naît également des « besoins et désirs » non-intégrés d’une personne. Celle-ci reflète alors ces questions dans un forum composé de personnes partageant ces mêmes dysfonctionnements émotionnels.

Dans cette perspective, les groupes sont de ceux qui sèment potentiellement l’énergie religieuse insidieuse qui devient inévitablement une drogue pour ceux qui ont besoin et désirent suivre quelqu’un ou quelque chose. Ils sont un moyen d’essayer d’orchestrer et d’organiser ‘le moment éternel’. Ils sont le plus souvent une occasion pour les personnes qui manquent de courage pour s’exprimer de s’écouter parler, de sentir que leurs opinions réactives ont un sens et de justifier le fait de continuer d’être incapables de grandir émotionnellement. Du fait que ces structures-mêmes court-circuitent les possibilités de développement émotionnel individuel authentique, les groupes deviennent immanquablement des bourbiers de critiques et soutiennent ainsi la faiblesse inhérente à la mentalité victime/vainqueur.

Combien de groupes de soutien possèdent un fonctionnement interne permettant de libérer leurs membres du groupe afin qu’ils puissent apprendre à fonctionner de façon libre et indépendante sans lui ?

Ceux qui se laissent enfermer dans la dépendance à l’alcool et à la toxicomanie sont-ils un jour libérés par leur groupe de soutien, ou le groupe ne devient-il pas à son tour une dépendance camouflée qui retient ses membres paralysés et emprisonnés dans la toile d’une organisation d’auto-préservation ?

Les groupes de conscientisation du moment présent nous aident-ils à expérimenter notre conscience du moment présent, ou mettent-ils tout simplement en évidence notre frustration de ne pouvoir le faire ?

Ce n’est pas parce qu’un groupe de soutien permet à ses membres de faire du surplace, de vivre dans un ‘désespoir tranquille’, de trouver des compagnons de misère ou d’échanger longuement sur des concepts spirituels, que cela signifie qu’il accomplit quelque chose de tangible et donc de durable.

Si l’intention d’un groupe de soutien n’est pas de libérer ses membres aussi rapidement et efficacement que possible, il n’est qu’un outil de dépendance qui engendre l’emprisonnement de la perception.

Ces groupes ne peuvent nous assister dans notre croissance émotionnelle car toute croissance émotionnelle abordée dans un contexte où il existe ‘un public’ est ‘une représentation’. Et une représentation, peu importe combien elle est subtile ou déguisée en expérience authentique est un simulacre. Les artistes-interprètes jouent toujours un rôle. ‘La Présence’ ne peut être retrouvée par le biais de faux-semblants tout comme la paix ne peut être ‘forcée’. Un spectacle est toujours, de par sa nature, un comportement réactif – un comportement motivé et orienté par les circonstances extérieures. Pour être authentique, la croissance émotionnelle doit être réceptive, et un comportement véritablement réceptif n’est fondamentalement possible que lorsque nous nous retrouvons totalement seuls avec nous-mêmes.

Ce n’est que lorsque nous sommes capables d’être constamment honnêtes envers nous-mêmes, pour nous-mêmes et par nous-mêmes, que nous pouvons nous comporter en public de manière authentique et cohérente.

Même lorsque nous formons des groupes de soutien au nom de soi-disant ‘buts élevés’, comme celui de discuter de l’unité ou d’autres nobles concepts intellectuels, nous nous abusons encore nous-mêmes. Nous ne pouvons former un groupe exclusif pour activer ce qui est en fait inclusif. Nous ne pouvons discuter de l’unité avec une autre personne et espérer expérimenter véritablement l’Unité. Dès l’instant où nous parlons de l’unité avec quelqu’un d’autre, nous entrons dans la séparation ; notre perception de ‘l’autre’ nous ferme la porte à l’expérience de l’unité.

L’unité signifie « il n’y a pas d’autre ».

Peinture de Nicolai Kalmakov

L’unité signifie qu’il n’existe pas de groupe spécifique auquel appartenir ; que chacun et tous font partie de notre groupe, de ce fait le concept de « groupe » se dissout également. ‘Un groupe » n’est possible que si nous sommes dans un état d’esprit de séparation car pour exister, ‘un groupe’ a besoin ‘des autres’. Au cœur de l’unité, les ‘autres’ n’existent pas.

Le fait de former ou de rejoindre un groupe dissous simultanément notre expérience de perception de l’Unité.

Une autre chose étrange que nous faisons ces jours-ci est de se réunir en groupes et de s’asseoir en silence. Certaines personnes prennent l’avion pour traverser un continent ou voyager vers au autre pays en payant d’énormes sommes d’argent simplement pour aller s’asseoir dans le silence ! Il y a 15 ans un tel comportement aurait été une idée juteuse pour un sketch absurde du Cirque Volant des Monte Python. On peut facilement s’imaginer John Cleese en train de déclamer :

« Entrez tout le monde ! Voici l’Isoloir Où l’On Vient S’asseoir en Silence. Payez vos cinq livres à l’entrée et venez vous asseoir dans le silence absolu pour le reste de la semaine. Si ce n’est pas votre tasse de thé, vous pouvez bien sûr aller de l’autre côté du couloir dans l’Isoloir Où l’On Se Frappe la Tête Contre Son Genoux Droit Sans S’Arrêter, ce qui soit dit en passant est une affaire aujourd’hui : seulement trois livres pour vous frapper jusqu’à vous assommer. Non, Monsieur, s’il vous plaît, une fois que vous avez payé vos cinq livres, silence absolu, merci. Madame, s’il vous plaît, veuillez-vous taire et essayez d’apprécier la grandeur du service que nous vous offrons, sinon nous vous rembourserons. Bien, maintenant je voudrais entendre le silence ! Mais d’abord, j’ai quelques annonces à passer sur tous les bruits qui ne seront pas tolérés. Bien… »

Ce n’est pourtant pas une comédie, c’est ce que font les gens ! Nous fabriquons des expériences spécifiques dans le but de nous asseoir ensemble en groupe dans le silence et la tranquillité et nous payons même des gens pour qu’ils aient le privilège d’organiser de telles occasions. Bien entendu une partie de l’expérience repose sur la présence d’un individu que nous reconnaissons comme étant spirituellement si évolué que s’asseoir tranquillement dans le silence en sa compagnie vaut pour nous chaque centime dépensé. Pour faire l’expérience gratuite et illimitée du silence, nous devenons dépendants d’une autre personne ou d’un endroit idyllique éloigné de notre environnement quotidien ou encore d’un autre groupe « d’autres ».

Jusqu’où nous sommes-nous égarés du bon sens et de l’authenticité ? Comment ce comportement est-il censé nous affermir d’une manière réelle et durable ? C’est ici la conséquence d’avoir mélangé spiritualité et commerce ; il est évident que certaines personnes gagnent énormément d’argent sur le dos de l’immaturité émotionnelle, de la naïveté infantile et du mal-être intérieur de l’humanité.

La question à se poser est celle-ci : Les résultats de telles pratiques de groupes sont-elles réelles et durables ? La réponse est simple : si nous avons besoin d’y retourner ou de réitérer l’expérience de façon répétitive, alors la réponse est « Non ».

Dans de telles conditions, quoique nous ayons expérimenté l’a été à partir d’une ‘fabrication’ où nous avons mis en spectacle notre prétendu calme et silence sur une scène artificielle ; par conséquent cette expérience s’épuise et retourne inévitablement au néant.

Les bénéfices du calme et du silence ne peuvent être récoltés de façon réactive. Ils n’ont un mérite réel et durable que lorsqu’on les a recueillis seul, loin des yeux du monde et dans une liberté qui n’est possible que loin des échanges monétaires. Ce que nous n’avons pas encore compris, c’est que lorsque nous devons payer une somme particulière pour participer à de telles activités de groupe, il s’agit de la valeur précise que notre inconscient leur accorde. Une ‘retraite silencieuse’ accorde donc une valeur très limitée et quantifiable aux trésors du calme et du silence et nous empêche donc d’expérimenter leurs bénéfices illimités et sans prix. Dès l’instant où nous ressentons le besoin de nous asseoir devant un autre être humain comme catalyseur d’une telle expérience, tout ce que nous expérimentons devient inconsciemment associé à sa présence. Ainsi, la question demeure: comment ceci est-il censé nous redonner notre pouvoir ?

La réalité est que lorsque nous sommes assis devant ‘un autre’, c’est ‘nous-mêmes’ que nous ressentons, un reflet de la magnificence de notre propre Présence Intérieure – un sentiment qui nous est disponible 24 heures par jour si nous prenons soin de nous tourner vers l’intérieur pour l’expérimenter grâce à une discipline cohérente. Tout ce que nous ressentons, c’est nous-mêmes. Il est vrai que nous trouver en présence de ‘La Personne’ capable de refléter cet état rayonnant que nous avons oublié peut nous être très bénéfique et avoir tout son sens. Cependant, si une telle personne ne nous conduit pas simultanément à entrer en nous-mêmes et ne nous prévient pas des dangers liés à rechercher de façon addictive cette expérience à l’extérieur de nous-mêmes, une telle rencontre, même profonde, nous déresponsabilise alors également.

Pour atteindre cet état authentique de Présence rayonnante à l’intérieur de nous-mêmes de façon réelle et durable, cela nécessite de commencer un travail intérieur régulier et discipliné. Ce travail intérieur commence par grandir émotionnellement.

La mentalité de groupe ne peut nous aider à grandir émotionnellement car un groupe ne grandit jamais.

Edgar EndeGrandir émotionnellement demande de pouvoir éveiller une force intérieure qui neutralise les besoins et désirs individuels sur lesquels le groupe a besoin de s’appuyer et qui neutralise également notre besoin que le groupe nous apporte reconnaissance et soutien et nous indique la direction que nous devons prendre. Grandir émotionnellement déstructure systématiquement le rôle d’un individu au sein du groupe et s’il reste dans le groupe, cela peut se traduire par le démantèlement de celui-ci. Grandir émotionnellement ne fait donc pas partie du programme de groupe. Par autoprotection le groupe se retourne contre ou se détourne systématiquement de toute personne qui grandit émotionnellement en son sein, ou lorsque c’est impossible, l’enferme en lui offrant une promotion à un échelon supérieur de sa hiérarchie interne.

Lorsqu’un groupe promeut quelqu’un au statut de leadership, il vise l’ego de cette personne avec l’intention de paralyser toute future croissance émotionnelle en elle. Plus l’individu évolue le long de l’échelle de la hiérarchie de ce groupe, le moins il lui est possible de s’ancrer et d’être authentique. Le prestige du leadership n’est qu’un voile pour cacher la fourberie de l’emprisonnement des perceptions qui s’en suit. Dans n’importe quel groupe, plus on monte les échelons de la structure, plus la chute sera dure et inévitable. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’individualité en apparence encouragée ne devienne accablée et anéantie par la mentalité de groupe.

Bien sûr, tout cela étant dit, il est tout de même recommandé de pratiquer « l’équilibre et la clémence plutôt que le sacrifice », d’approcher la libération de la mentalité de groupe avec responsabilité et douceur. Certains d’entre nous en train de lire ceci font peut-être être actuellement partie de groupes de soutien. Il ne s’agit donc pas ici de nous encourager à bondir et nous enfuir de toute activité liée à ces groupes. Nous ne devons pas être dans la réaction mais plutôt nous éveiller à notre situation en en prenant conscience. Gardons à l’esprit qu’il s’agit ici de comprendre « la raison pour laquelle l’approche du nettoyage émotionnel dans Le Processus de La Présence* ne nous encourage pas à former un nouveau groupe ».

« Mon Dieu, s’il te plaît épargne-nous un autre groupe ! »

Si nous sortons actuellement d’une expérience de dépendance et que nous sommes en voie « de rétablissement »- pour reprendre la terminologie des groupes de soutien – nous sommes susceptibles de rester dépendants de notre expérience de groupe. Afin de surmonter cette situation difficile et d’évoluer au-delà de cet enfermement des perceptions, il est fondamental que nous ne blâmions pas le groupe de notre situation car il s’agit ici de notre addiction à notre expérience dans un groupe et non pas de la nature du groupe lui-même. Nous ne pouvons reprocher à un groupe d’être un groupe, c’est sa nature intrinsèque. Il n’est que ce qu’il est supposé être. Un groupe est comme un radeau de sauvetage : il peut nous sauver de la houle et de la noyade, mais si nous ne le quittons pas, nous ne pourrons revenir vers une expérience de vie authentique. Si nous ne sommes pas prêts à explorer ce que signifie réellement ‘Vivre’, il est conseillé de rester dans la structure du groupe afin qu’il puisse nous accompagner avec son interprétation de ce représente ‘une vie saine’.

Lorsque nous sommes prêts à expérimenter à nouveau une vie authentique, il ne tient qu’à nous de nous demander si nous désirons vraiment découvrir, si nous sommes prêts à sauter du radeau de sauvetage symbolisant le désespoir tranquille du rétablissement et commencer à nager dans les eaux turbulentes du plan émotionnel nous permettant de « développer » nos muscles. Lorsque nous sommes en phase de rétablissement, que nous en soyons conscients ou non nous recouvrons activement le point d’origine de notre mal-être soit en en parlant de manière excessive, en blâmant les autres –ou le monde entier– ou en accusant un éventuel ‘déséquilibre d’ordre chimique’.

Lorsque nous ne sommes pas encore prêts à retourner embrasser la vie, il existe une liste interminable d’excuses pour justifier le fait de rester paralysé dans un état émotionnel anesthésié ou contrôlé.

Si vous êtes un toxicomane en voie de rétablissement ou faites partie d’un groupe de soutien pour toxicos et que vous lisez ceci, il est possible que vous ayez le sentiment que ces mots dénigrent d’une certaine façon votre situation actuelle et vous jugent cruellement d’en être à ce stade. Ce n’est pas le cas. Vous en êtes où vous en êtes et la seule façon dont vous mobiliserez l’élan pour vous libérer de la « mentalité de rétablissement (recouvrir) » est en regardant votre situation à partir d’une perspective qui ne peut être offerte par aucun groupe de soutien.

Si nous n’intégrons pas notre situation actuelle, il est impossible de réaliser un véritable mouvement vers un autre état d’être. Tout comme un toxicomane doit admettre sa dépendance pour pouvoir bénéficier d’une aide, un membre d’un groupe de soutien doit admettre qu’il est « en phase de rétablissement » et ce que cela signifie vraiment, avant de passer à l’état de ‘la découverte’.

Le « rétablissement  » est une paralysie émotionnelle. Rien ne change à travers le rétablissement ; si nous sommes un « alcoolique en phase de rétablissement » nous pouvons nous mettre à boire de grandes quantités de café et à fumer cigarette sur cigarette ; si nous sommes un « accro à l’héroïne en phase de rétablissement », nous allons compenser avec des antalgiques. La dépendance aux groupes de soutien est tout simplement le transfert d’une tendance addictive. On nous dit que « tant que nous nous rendons à nos réunions de groupe de soutien, nous faisons des progrès ». Pourtant, les seuls progrès que nous accomplissons lorsque nous faisons du sur-place est de retarder le moment où l’épuisement entraîne la noyade.

Se rétablir (re-covery), peu importe la manière dont nous le déguisons, c’est faire du sur-place.

Découvrir (dis-covery), c’est choisir de plonger dans les profondeurs des eaux et de faire face aux profondes ténèbres de nos émotions refoulées.

Les réunions de groupes de soutien sont un bon moyen de transition, non pas une destination. Nous faisons tous ce type d’expérience à un moment donné de notre parcours. Cependant, dès que la mentalité de groupe devient ‘une destination’, cela nous enferme dans un désespoir tranquille. Notre tâche – si nous cherchons une véritable libération — si nous cherchons à découvrir– est de pouvoir ressentir le véritable état de notre cœur et, à travers le processus des « ressentis », transformer la signature émotionnelle inconfortable qui perpétue notre addiction ou dépendance. Personne ne peut faire cela pour nous. Toute dépendance est entraînée par une signature émotionnelle douloureuse et la libération d’une telle condition exige de faire face à notre propre souffrance.

Notre souffrance est notre libération.

Peinture de Vladimir KushSi nous ne nous tournons pas vers l’intérieur pour faire face à cet aspect causal de notre expérience, notre participation à tout groupe de soutien n’est qu’une ‘représentation’. Si le groupe dont nous faisons partie n’est pas motivé pour nous libérer de lui-même, il devient notre héroïne ou notre alcool sous une forme différente. C’est notre tragédie sous un autre visage.

Si nous sommes actuellement dans une telle situation cela ne sert à rien que nous tentions d’en échapper parce qu’alors inconsciemment et systématiquement nous allons courir embrasser une autre expérience de groupe sédatif et dominant. Il est préférable que nous prenions le temps de nous poser consciemment l’expérience de groupe que nous sommes en train de vivre en l’observant clairement pour ce qu’elle est.

Amener toute expérience à la conscience permet de la transformer.

Lorsque nous observons ces groupes pour ce qu’ils sont, il ne sert à rien, ni pour nous, ni pour le groupe, d’essayer de se retourner de manière réactive contre lui ou de tenter de réveiller les autres de leur situation hypnotique. Faites toujours preuve de compassion, de douceur et de responsabilité. Il nous faut rester en phase avec le principe alchimique authentique tel qu’il est enseigné dans Le Processus de La Présence :

« Se faire à soi-même ce que nous voudrions que les autres nous fassent ».

Rappelez-vous qu’un groupe de soutien est un radeau de survie pour toute personne qui n’est pas encore assez mûre pour grandir émotionnellement. Cette approche compatissante, douce et responsable s’applique également à nous-mêmes si nous faisons partie d’un groupe « spirituel » et que nous prenons conscience « qu’aucune discussion ne saurait jamais se substituer à l’expérience personnelle ». Discuter de manière intensive de spiritualité peut également entraîner une forte accoutumance et rendre la pratique spirituelle impuissante. Une fois que nous nous éveillons et réalisons les limitations inhérentes à l’activité de groupe, notre tâche consiste à nous retirer du groupe avec douceur et délicatesse, sans débat ou discussion.

Rappelez-vous, il ne s’agit pas du groupe ; il s’agit d’enrichir notre voyage continuel au-delà du cadre de ses limitations. Lorsque nous choisissons de mûrir émotionnellement, arrivés à un certain point, nous devons passer à travers et au-delà du besoin d’un accord, d’un soutien et d’une reconnaissance extérieurs. Agir avec délicatesse implique d’agir avec gratitude.

Lorsqu’une une chenille est prête à s’éveiller à la vie dans l’authenticité, l’intégrité et l’intimité, la dépendance à la mentalité-de-groupe doit muer comme une vieille peau. La chenille doit alors se protéger de l’extérieur dans son cocon afin qu’elle puisse ressentir la plénitude à l’intérieur. A ce moment du voyage, la solitude est l’épice qui apporte les saveurs à la nourriture nécessaire pour une croissance continue. Nous devons être capables de ressentir notre peur, notre colère et notre chagrin tout en demeurant au milieu de ces circonstances énergétiques sans aucun renfort extérieur.

Aucun groupe – quel que soit le niveau de conscience que ses membres semblent avoir extérieurement et combien le leader peut nous paraître évolué – ne peut être un substitut à ce moment de notre évolution. Le papillon naît toujours seul, créant son passage avec courage et par ses propres efforts à travers l’enfermement qu’il a lui-même créé. Le groupe n’a pas d’ailes. Il ne peut voler. Par conséquent, toute promesse qu’il peut nous faire en vue de notre élévation est toujours une illusion. Il peut nous retenir pendant que nous sommes faibles, mais si nous devenons dépendants de cela nous nous affaiblissons davantage.

Donc, la réponse à ceux qui demandent s’ils peuvent créer un Groupe autour du Processus de La Présence est par conséquent « Non ». Bien sûr, nous ne pouvons éviter que de tels regroupements se mettent en place ; ceux qui sont encore dépendants de la mentalité-de-groupe imposeront leur volonté à tous ceux qui croiseront leur chemin. Ils défendront également farouchement leur ‘mentalité-de-groupe-chenille’ face à tout ‘discours-libérateur-papillon’. Nous devons leur en être reconnaissants car ils permettent aux groupes de servir de radeaux de survie pour ceux qui sont en train de se noyer.

Le dessein du Processus de La Présence est un paradoxe en ce sens qu’il nous libère de notre dépendance à la mentalité-de-groupe tout en nous encourageant à consciemment reconnaître, embrasser et nous engager dans notre groupe de manière authentique. Il nous invite à « œuvrer à notre propre libération en travaillant au sein du groupe dans lequel nous nous trouvons à tout moment ».

Notre famille de naissance est notre groupe.

Notre compagnon et amant est notre groupe.

Nos enfants sont notre groupe.

Nos animaux de compagnie et nos plantes sont notre groupe.

Le caissier du magasin fait partie de notre groupe.

Nos collaborateurs professionnels et nos clients sont notre groupe.

Tout être humain avec lequel nous communiquons quotidiennement fait partie de notre véritable groupe.

Sommes-nous capables d’être en union avec tous ces êtres humains?

Sommes-nous capables de rester dans le silence intérieur et la tranquillité lorsque nous les rencontrons ?

Sommes-nous assez courageux pour gérer l’inconfort émotionnel déclenché lorsque nous les laissons entrer dans notre espace-temps personnel ?

Pouvons-nous les intégrer dans nos vies aussi pleinement que possible en reconnaissant la valeur de leurs contributions dans notre voyage éternel ?

Ou ne pouvons-nous vraiment interagir aisément qu’avec des personnes qui fonctionnent dans des situations soigneusement fabriquées, contrôlées et sédatives ?

Sommes-nous uniquement intéressés à œuvrer à notre libération avec des personnes ayant les mêmes idées que nous, avec celles qui sont généralement d’accord avec nous et avec celles qui se rassemblent uniquement dans ce but précis?

L’authenticité, l’intégrité et l’intimité nous demandent davantage que de simplement grandir à travers une telle complaisance orchestrée.

La réalité est que nous sommes et avons toujours fait partie d’un groupe, celui qui fait partie de notre expérience quotidienne. C’est là que le véritable travail s’accomplit. C’est là que nous recueillons les précieux trésors de la Présence. C’est là que notre vie est confrontée aux possibilités infinies de pouvoir approfondir notre expérience personnelle authentique, intègre et intime, avec tout ce qui existe. C’est pourquoi nous n’avons pas besoin de former « un autre groupe », nous sommes sans cesse au sein de notre véritable groupe. Nous n’avons pas non plus besoin d’aller faire une quelconque retraite. Comment « une retraite » pourrait-elle nous aider à avancer ? Le calme et le silence nous suivent partout telle une ombre intérieure. Le calme et le silence sont l’essence de ce que nous sommes et ne sont pas déterminés par l’endroit où nous nous trouvons ou par les personnes que nous côtoyons.

Peinture de Catherine RaghoonauthCe n’est que lorsque nous nous tenons aussi consciemment que possible dans le centre du groupe dans lequel la vie nous a placé et que nous faisons courageusement face à l’ampleur de chaque instant avec un cœur disposé à tout ressentir, que nous entrons dans une expérience de vie authentique. Cette approche est notre véritable plate-forme d’envol. Notre vie quotidienne est l’expérience intentionnellement destinée à nous permettre de déployer nos merveilleuses ailes de papillon. Former un groupe pour essayer de reproduire ce qui nous attend déjà au sein de notre expérience quotidienne, c’est comme mettre en scène une pièce de théâtre ; cela peut être profondément amusant, audacieux, plein d’esprit et spirituel voire très provocateur, mais il n’y a rien de vrai dans tout cela. Rien, de toute façon, qui vaille la peine qu’on en parle.

En conclusion…

Je ne recommande ni ne soutiens la création de « Groupes autour du Processus de La Présence », nulle part, ni par qui que ce soit, ni pour aucune raison. D’après mon expérience, les individus désireux de former un groupe autour du Processus de La Présence rassemblent inconsciemment d’autres personnes comme moyen d’éviter subtilement de faire face à leur état émotionnel non intégré en le projetant sur le monde extérieur. Les ‘Groupes’ sont l’une de nos plus grandes dépendances et sont également source de nombreuses formes déguisées et involontaires de ségrégation sur cette planète. Historiquement, les groupes se percevant eux-mêmes comme étant « spirituels » sont susceptibles d’être subtilement arrogants, ce qui immanquablement, enflamme une mentalité-religieuse et mène systématiquement au conflit.

La nature du nettoyage du corps émotionnel et le fait de s’éveiller consciemment à celui-ci permettent finalement un ajustement entraînant une transformation intérieure authentique qui n’est possible que lorsque initiée par soi-même et pour soi-même. Dans Le Processus de La Présence nous ‘faisons à nous-mêmes ce que nous voudrions que les autres nous fassent’.

Lorsque nous nous en remettons illusoirement à ‘un groupe’ comme moyen d’accomplir cet ajustement interne, nous agissons ainsi parce que cela correspond toujours précisément à la partie en nous qui rencontre des difficultés pour grandir de façon authentique et durable.

Je n’ai aucun problème avec les « groupes » en soi car ils sont nécessaires au vu de divers paramètres de l’expérience humaine. Ils sont par exemple un très bon moyen de pouvoir appréhender la nécessité d’une croissance émotionnelle. Cependant, ils ne sont pas utiles dans le voyage expérimental du Processus de La Présence. Le Processus de La Présence est « un outil autonome d’auto-facilitation ». Pour cette raison il ne peut convenir à tout le monde ; il ne peut correspondre qu’à ceux qui cherchent à grandir de manière authentique et qui ont la capacité de réaliser une telle exploration émotionnelle sans recours à un soutien extérieur. Le Processus de La Présence convient à ceux qui cherchent véritablement à s’appuyer sur la force de leur propre cœur plutôt que de trouver un autre moyen déguisé de s’appuyer sur le monde extérieur.

J’ai conscience que des personnes ont formé des groupes autour du Processus de La Présence dans différentes parties du monde. Je ne vais pas suggérer de manière réactive de les supprimer. Ceux qui les ont formés ainsi que ceux qui en sont devenus membres ont de manière évidente quelque chose d’important à réaliser à partir de cette expérience. L’une des leçons s’avèrera être la suivante : En raison de l’authenticité du travail pouvant être réalisé avec le Processus de la Présence, tous les groupes formés autour de ce processus d’expérimentation seront inévitablement démantelés par l’éveil de la guidance intérieure de personnes qui en font partie : la guidance intérieure ne nécessitant aucun système de soutien externe pour valider l’authenticité de leur expérience. Une fois que l’éveil d’un individu se produit véritablement, automatiquement la structure du groupe se révèle elle-même comme étant une coquille vide ne supportant que les programmes externes conduits par l’ego.

Michael BrownMichael Brown © 

* Voir Le Processus de La Présence

Traduction française : Linda P. Steketee – Traduction révisée 2012

Source : http://www.urantia-gaia.info (en cas de copie, merci de respecter l’intégralité du texte et de citer la source).

Source originale.

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167 réponses à Ne formons pas un autre groupe

  1. pierrot dit :

    Ma devise,
    être dans la présence quoiqu’il arrive.

    C’est retrouver notre temple intérieur.

    Si j’avais dit, mon objectif c’est être dans la présence quoiqu’il arrive cela aurait été un concept car la présence n’est pas un but à atteindre mais un ressenti à laisser vivre.

    J’aime bien aussi l’utilisation du laisser vivre, cela mets au second rang la volonté propre relié à la personnalité et mets en avant l’abandon à soi qui permet à l’universel de rayonner.

    Dans cet état plus besoin de défendre quoique ce soit, de convaincre qui que ce soit vu que la séparation n’est plus, juste être et apprécier ce que la vie nous offre à chaque instant.

  2. pierrot dit :

    Le groupe c’est comme du carburant, si l’étincelle est là et que les brindilles sont bien légères , le feu va s’embraser sinon cela va étouffer l’étincelle.
    L’étincelle est ce qui brûle dans notre coeur.

  3. pierrot dit :

    Pourquoi un autre ?
    Nous sommes déjà une communauté.
    Je remets ici le lien qu’avait posté Li.
    http://koyeba.blogspot.fr/2014/06/i-am-film-documentaire-de-tom-shadyac.html

  4. Michel dit :

    Voilà un commentaire très analytique qui délivre une certaine vérité.
    Il est vrai qu’un groupe peut constituer un leurre, une échappatoire, mais ce n’est pas le groupe qui en est responsable, simplement nous-même.
    Mais un groupe ne consiste pas seulement à se soutenir, mais à expérimenter, partager et créer une dynamique, une énergie commune.

    Comme l’a dit Confucius, « Le tout est bien supérieur à la somme de chacune des parties ».
    La synergie ainsi développée peut apporter du positif si la sincérité est présente, tout en étant conscient des faiblesses de chacun, et d’éventuels jeux de pouvoir à désamorcer…

    Dans le nouveau paradigme, la notion d’universalité devient incontournable. Nous sommes un point unique d’une tapisserie cosmique qui ne prend un sens que si nous élargissons notre regard de façon à englober le Tout.

    La Présence, c’est avant tout, de reconnecter avec notre Essence.

    Michel

    • pierrot dit :

      Les marchands de tapis ce n’est pas mon truc non plus mais je ne juge pas.

      Ils sont là pour combler un besoin sans doute.

      Ils ont aussi leur utilité dans la trame de la vie même si il y a une certaine dépendance entre l’enseignant, l’enseignement et l’enseigné.

      Disons que ce mode de fonctionnement est juste transitoire avant d’accepter notre pleine responsabilité de notre vie.

  5. Marie Christine dit :

    Voici qui, en extrapolant, a quelque rapport avec le sujet de l’article :

    « La Mère (à un enfant) : […] Parce que c’est un fait notoire que la vie n’est pas plus facile pour les bons que pour les méchants ; généralement, c’est le contraire : les méchants réussissent mieux que les bons ! Alors, les gens qui ne sont pas très spirituels se disent : « Pourquoi est-ce que je me donnerais du mal pour être bon ? Il vaut mieux que je sois méchant et que ma vie soit facile . » Il est très difficile de leur faire comprendre qu’il y a plusieurs sortes de bien, et que quelquefois cela vaut la peine, peut-être, de faire un effort pour être bon . Alors, pour rendre cela intelligible aux gens les moins intelligents, on leur dit : »Voilà, c’est simple . Si vous êtes bien obéissants, bien gentils, bien désinterressés, si vous faites toujours de bonnes oeuvres et puis que vous croyiez au dogme que nous vous enseignons, eh bien, quand vous mourrez, le Dieu vous enverra au paradis . Si vous avez quelquefois de la bonne volonté, quelquefois de la mauvaise volonté, si quelquefois vous faites le bien, quelquefois vous ne faites pas le bien, et si vous pensez beaucoup à vous-mêmes et très peu aux autres, alors, quand vous mourrez, on vous enverra faire une autre expérience au purgatoire . Et puis, si vous êtes carrément méchants, si vous faites tout le temps du mal aux autres, si vous faites toutes sortes de mauvaises choses et que vous ne croyez pas au dogme que nous vous enseignons, alors vous irez tout droit en enfer, et pour l’éternité . »
    C’est une des plus belles inventions que j’aie jamais entendues : ils ont inventé l’enfer pour l’éternité . C’est-à-dire qu’une fois que vous êtes dans l’enfer, c’est éternellement …Tu comprends ce que cela veut dire, éternellement ? Vous serez torturés et brûlés (dans les pays chauds vous êtes brûlés, dans les pays froids vous êtes gelés) et cela pour l’éternité . Voilà ! Alors je ne sais pas qui t’a enseigné ces jolies choses-là, mais ce sont simplement des inventions pour faire obéir les gens, pour les tenir sous contrôle .
    Il y a des enseignements qui ne sont pas comme cela . Il y a des religions qui ne sont pas comme cela . Mais enfin, on peut, d’une façon poétique, imagée, descriptive, parler d’un paradis ; parce que ce paradis veut dire un endroit merveilleux où il y a le maximum de joie, de bonheur, de confort … Et encore, cela dépend de la religion à laquelle vous appartenez . Parce qu’il y a des paradis où l’on passe son temps à chanter les louanges de Dieu -on ne fait rien d’autre que cela (à la longue cela doit être un peu ennuyeux !), mais enfin on passe son temps à faire de la musique et à chanter les louanges de Dieu . Il y a d’autres paradis, au contraire, où l’on jouit de tous les plaisirs possibles : toutes les choses que l’on a désiré avoir durant la vie, on les a dans le paradis . Il y a des paradis où l’on est constamment dans une méditation béatifique -mais pour les gens qui ne tiennent pas beaucoup à méditer, cela doit être plutôt ennuyeux ! Enfin, cela dépend, n’est-ce pas, on a inventé toutes sortes de choses pour que les gens aient bien envie d’être sages et d’obéir aux lois qu’on leur a données .
    Et l’imagination humaine est si créative, si formatrice, qu’il y a dans le monde des endroits qui sont comme ces paradis . Il y a des endroits qui sont comme ces enfers, il y a des endroits qui sont comme ces purgatoires . L’homme créé de toutees pièces les choses qu’il imagine . Si on arrive à éclairer la conscience de quelqu’un, on peut le sortir de ces endroits-là ; autrement il y est enfermé, emprisonné par la croyance qu’il avait quand il était vivant . Vous me direz que cela équivaut à une existence, mais c’est une existence tout à fait illusoire et extrêmement limitée . Cela n’a de réalité que pour ceux qui pensent comme cela . Dès que vous pensez autrement, cela n’existe plus pour vous ; vous pouvez en sortir . On peut faire sortir quelqu’un de ces endroits-là, et immédiatement il s’aperçoit qu’il était enfermé dans sa propre formation .
    Les hommes ont un pouvoir de création extraordinaire . Ils ont créé tout un ensemble de divinités qui sont à leur image, et qui ont les mêmes défauts que les hommes, qui font en grand, avec plus de pouvoir, ce que font les hommes . Ces êtres ont une existence qui est relative, mais enfin ils ont une existence indépendante, de même que votre pensée . Quand vous avez une pensée, une formation mentale bien faite qui s’en va hors de vous, elle devient une entité indépendante, et puis elle continue son chemin et elle fait ce pour quoi elle a été formée . Elle continue de faire indépendamment de vous . C’est pour cela qu’il faut se méfier . Si vous faites une formation comme cela et qu’elle soit partie, elle est partie faire son oeuvre ; et puis au bout d’un certain temps, vous vous apercevez que ce n’était peut-être pas très heureux de penser comme cela, que cette formation n’était pas une chose très bénéfique . Elle est partie, c’est très difficile pour vous de la rattraper . Il faut avoir une grande connaissance occulte . Elle est partie, elle fait son chemin … Admettez que dans un moment de grande fureur (je ne dis pas que vous le fassiez, mais enfin), quand vous êtes tout à fait en colère contre quelqu’un, vous disiez : « Ah ! s’il pouvait lui arriver un malheur ! » Votre formation est partie . Elle est partie, vous n’avez plus de contrôle sur elle, et elle va, elle organise un malheur quelconque : elle va faire son oeuvre . Et après quelque temps ce malheur arrive . Heureusement, généralement vous n’avez pas assez de connaissance pour vous dire : »Oh ! c’est moi qui suis responsable . » Mais c’est la vérité .
    Notez que ce pouvoir formateur a un grand avantage si l’on sait s’en servir . Vous pouvez faire de bonnes formations, et si vous les faites bien, elles agiront de la même façon que les autres . Vous pouvez faire beaucoup de bien aux gens tout en restant assis dans votre chambre – peut-être plus de bien qu’en vous donnant beaucoup de mal extérieurement . Si vous savez penser correctement, avec force, intelligence, bonté, si vous aimez quelqu’un et que vous lui vouliez du bien très sincèrement, très profondément, de tout votre coeur, cela lui fait beaucoup de bien, beaucoup plus que vous ne le pensez certainement . Je l’ai dit souvent ; par exemple, à ceux qui sont ici, qui apprennent qu’un membre de leur famille est très malade et qui ont cette impulsion enfantine de vouloir se précipiter tout de suite là-bas pour soigner le malade . Je vous le dis, à moins que ce ne soit un cas exceptionnel et qu’il n’y ait personne pour s’occuper du malade (et encore, même dans ce cas-là), si, ici, vous savez garder la bonne attitude et que vous vous concentriez avec affection et bonne volonté sur la personne qui est malade, si vous savez prier pour elle et faire des formations qui sont bienfaisantes, vous lui ferez beaucoup plus de bien que si vous allez lui donner des soins, la nourrir, l’aider à se laver, enfin ce que tout le monde peut faire . N’importe qui peut soigner quelqu’un . Mais n’importe qui ne peut pas faire de bonnes formations et envoyer des forces qui agissent pour guérir .
    En tout cas, pour en revenir à notre paradis, c’est une déformation enfantine, -ignorance ou politique- de quelque chose qui est vrai dans un sens, mais qui n’est pas du tout comme cela … Je vous ai dit beaucoup de fois et je ne saurais vous le répéter trop souvent, qu’on n’est pas fait d’un seul morceau . Nous avons au-dedans de nous beaucoup d’états d’être, et chaque état d’être a sa vie propre . Tout cela est réuni dans un seul corps, tant que vous avez un corps, et agit à travers un seul corps ; alors cela donne l’impression que c’est une seule personne, un seul être . Mais il y en a beaucoup, et surtout il y a des concentrations dans des plans différents : de même que vous avez un être physique, vous avez un être vital (astral), vous avez un être mental, vous avez un être psychique, vous en avez beaucoup d’autres et tous les intermédiaires possibles . Mais c’est un peu compliqué, vous pourriez ne pas comprendre . Mettez que vous viviez une vie de désir, de passion, d’impulsion : vous vivez avec une prédominence en vous de votre être vital ; mais si vous vivez avec un effort spirituel, une grande bonne volonté, le désir de bien faire, et un désintéressement, une volonté de progrès, vous vivez avec une prédominence de l’être psychique (âme) . Alors, quand allez quitter votre corps, tous ces êtres vont se disperser . Ce n’est que si vous êtes un yogi très avancé et que vous ayez été capable d’unifier votre être autour du centre divin que ces êtres restent liés ensemble . Si vous n’avez pas su vous unifier, alors au moment de la mort tout cela se disperse : chacun retourne dans son domaine . Par exemple, pour l’être vital, vos différents désirs vont se séparer et courir chacun à sa réalisation, tout à fait indépendamment, parce qu’il n’y aura plus d’être physique pour les tenir ensemble . Mais si vous avez uni votre conscience à la conscience psychique, quand vous mourrez vous resterez conscient de votre être psychique, et l’être psychique retourne dans le monde psychique, qui est un monde de béatitude, de paix, de tranquillité, et d’une connaissance croissante . Alors, si vous voulez appeler cela un paradis, c’est très bien ; parce que, en effet, dans la mesure où vous êtes identifiés à votre être psychique, vous restez conscient de lui, vous êtes uni à lui, et lui est immortel et va dans son domaine immortel vivre d’une vie ou d’un repios parfaitement heureux . Si vous voulez appeler cela paradis, appelez-le paradis . Si vous êtes bon, que vous ayez pris conscience de votre psychique et que vous viviez en lui, eh bien, quand votre corps mourra, vous irez avec votre être psychique vous reposer dans le monde psychique, dans un état de béatitude .
    Mais si vous avez vécu dans votre vital et dans toutes les impulsions, chaque impulsion va essayer de se réaliser ici et là … Par exemple, l’avare qui était concentré sur son argent, quand il meurt, la partie de son vital qui était intéressée par son argent va se fixer là et restera à veiller sur l’argent pour que personne ne le prenne . Les gens ne le voient pas, mais il est là tout de même, et très malheureux s’il arrive quelque chose à son cher argent . J’ai connu très bien une dame qui avait une certaine fortune et des enfants ; elle avait cinq enfants qui étaient tous plus prodigues les uns que les autres ; autant elle avait pris soin de se créer une fortune, autant ils semblaient prendre soin de la dilapider ; ils la dépensaient à tort et à travers . Et alors cette pauvre vieille dame, quand elle est morte, elle est venue me trouver et elle m’a dit : »Ah ! Maintenant ils vont gaspiller tout mon argent ! » Et elle était très malheureuse . Je l’ai consolée un peu, mais j’ai eu beaucoup de peine à la décider à ne pas rester à veiller sur son argent pour qu’on ne le gaspille pas . Voilà .
    Et maintenant, si vous vivez exclusivement dans votre conscience physique (c’est difficile parce que vous aveze, après tout, des pensées et des sentiments), mais si vous vivez exclusivement dans votre physique, quand l’être physique disparaît, vous disparaissez en même temps, c’est fini … Il y a un esprit de la forme : votre forme a un esprit qui persiste pendant sept jours après votre mort . Les docteurs ont déclaré que vous êtes mort, mais l’esprit de votre forme est vivant, et non seulement vivant, mais conscient dans la plupart des cas . Mais cela dure de sept à huit jours, et après, cela aussi se dissout -je ne parle pas des yogis, je vous parle des gens ordinaires . Les yogis n’ont pas de lois, c’est tout à fait différent ; pour eux, le monde est différent . Je vous parle des gens ordinaires, vivant une vie ordinaire ; pour eux, c’est comme cela .
    Donc, la conclusion est que si voulez préserver votre conscience, il vaut mieux la centraliser sur une partie de votre être qui est immortelle ; autrement elle s’évaporera comme une flamme dans l’air . Et c’est très heureux parce que s’il en était autrement, il y aurait peut-être des dieux ou des espèces d’hommes supérieurs qui crééraient des enfers et des paradis comme ils en crééent dans leur imagination matérielle, où ils vous enfermeraient ; vous seriez enfermés dans le paradis ou enfermé dans l’enfer suivant que vous leur auriez plu ou déplu . Ce serait une situation très critique ; et heureusement ce n’est pas comme cela .

    – On dit qu’il y a un dieu de la mort . Est-ce vrai ?

    – Oui . Moi, je l’appelle un « génie de la mort » . Je le connais bien . Et c’est une organisation extraordinaire . Vous ne savez pas à quel point c’est organisé .
    Je crois qu’il y a beaucoup de ces génies de la mort, je crois qu’il y en a des centaines . J’en ai rencontré au moins deux . L’un, je l’ai rencontré en France et l’autre, je l’ai rencontré au Japon, et ils étaient très différents ; ce qui fait croire que probablement, suivant la culture mentale, suivant l’éducation, suivant les pays, suivant les croyances, il doit y avoir des génies différents . Mais il y a des génies de toutes les manifestations de la Nature : il y a des génies du feu, il y a des génies de l’air, de l’eau, de la pluie, du vent ; il y a des génies de la mort .
    Chaque génie de la mort, quel qu’il soit, a droit à un certain nombre de morts par jour . C’est en vérité une organisation fantastique . C’est une sorte d’alliance entre les forces vitales et les forces de la Nature . Par exemple, s’il a décidé : »Voilà le nombre de gens auquel j’ai droit », mettons quatre ou cinq, ou six, ou une ou deux personnes, cela dépend des jours … il a décidé quel telles personnes mourraient, il va tout droit s’installer près de la personne qui va mourir . Mais s’il se trouve que vous êtes conscient (pas la personne), si vous voyez le génie et qu’il aille à une personne et que vous ne vouliez pas qu’elle meure, alors vous pouvez, si vous avez un certain pouvoir occulte, lui dire : »Non, je te défends de le prendre . » C’est une chose qui s’est produite, pas une fois, plusieurs fois, au Japon et ici . Ce n’était pas le même génie . C’est ce qui me fait dire qu’il doit y en avoir beaucoup .
    -Je ne veux pas qu’il meure .
    Mais j’ai droit à une mort !
    – Va trouver qui est prêt à mourir .
    Alors j’ai vu plusieurs cas : quelquefois, c’est juste le voisin qui meurt soudain à la place de l’autre, quelquefois c’est une connaissance, et quelquefois c’est l’ennemi . N’est-ce pas, il y a une relation quelconque, bonne ou mauvaise, de voisinage (ou n’importe) qui, extérieurement, a l’air d’un hasard . Mais c’est le génie qui a pris « son » mort . Le génie a droit à une mort, il aura une mort . Vous pouvez lui dire : « Je te défends de prendre celui-là » et avoir le pouvoir de le renvoyer, et il n’a rien à faire qu’à s’en aller ; mais il ne renonce pas à son dû et il va ailleurs . Il y a une autre mort .
    C’est la même chose avec le feu . J’ai vu le génie du feu, surtout au Japon parce que le feu est une chose extraordinaire dans ce pays-là . Quand un feu s’allume, c’est quatre-vingts maisons qui brûlent : tout un quartier . […] Un jour j’étais dans mon lit : j’étais en train de me concentrer, de regarder les gens . Je vois tout d’un coup comme une espèce de nuage de flammes qui s’approchait de la maison . Je regarde et je vois que c’est un être conscient .
    – Eh ! qu’est-ce que ru viens faire ?
    – J’ai le droit de brûler la maison, d’allumer un incendie .
    – C’est possible, mais pas ici .
    Et il n’a pas pu résister .
    C’est une question de qui sera le plus fort . J’ai dit : »Non, ici tu ne peux pas brûler, voilà tout ! » Cinq minutes après, j’entends des cris : »Ha ! Ha ! Deux ou trois maisons plus loin, une maison avait pris feu . Il était allé là parce que je lui avais défendu de venir chez moi . Il avait droit à une maison . Voilà !

    – Quelquefois, quand les gens meurent, ils comprennent qu’ils vont mourir . Pourquoi ne disent-ils pas au génie de s’en aller ?

    – Ah! eh bien, cela dépend des gens . Il y a deux choses nécessaires . D’abord, que rien dans votre être, aucune partie de votre être ne désire mourir . Cela n’arrive pas souvent . Vous avez toujours un défaitiste en vous, quelque part : quelque chose qui est fatigué, quelque chose qui est dégoûté, quelque chose qui en a assez, quelque chose qui est paresseux, quelque chose qui ne veut pas lutter et qui dit : »Tiens ! ah! que ce soit fini, tant mieux ! » . Cela suffit, vous êtes mort .
    J’ai connu des gens qui, vraiment, selon toutes les lois physiques et vitales, auraient dû mourir ; et ils ont vécu . Il y en a d’autres qui n’auraient pas du tout besoin de mourir, mais ils sont comme cela : « Ah ! bien ! oui, tant mieux, ce sera fini ! », et c’est fini . Même rien que cela, même pas plus que cela . Vous n’avez pas besoin d’un désir persistant, vous n’avez qu’à dire : »Eh bien, oui, j’en ai assez ! » et c’est fini . Alors c’est vraiment comme cela . Comme tu dis, on peut avoir la mort debout à son chevet et lui dire : »Je ne te veux pas, va-t-en ! », et elle sera obligée de s’en aller . Mais généralement on fléchit, parce qu’il faut lutter, parce qu’il faut être fort, parce qu’il faut être très courageux et endurant et avoir une grande foi dans la nécessité de la vie ; comme quelqu’un, par exemple, qui sent très fortement qu’il a encore quelque chose à faire et qu’il faut absolument qu’il le fasse . Mais qui est sûr qu’il n’a pas au-dedans de lui un petit bout de défaitisme, quelque part, qui juste cède et dit : »C’est bien » ?… C’est cela la nécessité de s’unifier .
    Quel que soit le chemin que nous suivons, le sujet que nous étudions, nous arrivons toujours au même résultat . La chose la plus importante, pour un individu, c’est de s’unifier autour de son centre divin ; comme cela, il devient un vrai individu, maître de lui-même et de sa destinée . Autrement, il est un jouet des forces qui le ballottent comme un bouchon sur une rivière . Il va où il ne veut pas aller, on lui fait faire ce qu’il ne veut pas faire, et finalement il se perd dans un trou sans avoir aucun pouvoir de se rattraper . Mais si vous êtes organisé consciemment, unifié autour du centre divin, gouverné, dirigé par lui, vous êtes le maître de votre destinée . Cela vaut la peine d’essayer … En tout cas, je trouve qu’il est préférable d’être le maître que d’être l’esclave . C’est une sensation assez désagréable de sentir qu’on est tiré par des ficelles et qu’on vous fait faire des choses que vous voulez ou que vous ne voulez pas faire -c’est tout à fait indifférent-, mais que vous êtes obligé de faire parce que quelque chose vous tire par des ficelles et que vous ne le voyez même pas . C’est très ennuyeux . Enfin, je ne sais pas, moi j’ai trouvé cela très ennuyeux, même quand j’étais toute petite . A cinq ans, cela a commencé à me paraître tout à fait intolérable, et j’ai cherché un moyen pour que ce soit autrement -sans que personne puisse rien me dire . Parce que je ne connaissais personne qui puisse m’aider et je n’avais pas la chance que vous avez, quelqu’un qui peut vous dire : »Voilà ce qu’il faut faire ! » Il n’y avait personne pour me le dire . Il a fallu que je le trouve toute seule . Je l’ai trouvé . J’ai commencé à cinq ans . Et vous, il y a longtempsd que vous avez eu cinq ans …
    Voilà . »
    (Entretiens 1953)

  6. Bonjour,
    Voici, encore, une réflexion en adéquation avec le sujet développé dans le présent article ci-dessus, cette fois sur le site C.R.O.M. : « La drogue de la masse – Un poison pour l’âme » écrit par Henk Leene :
    http://crom.be/fr/documents/la-drogue-de-la-masse

    Que tout cela te soutienne Cécile ; bien amicalement à toutes et tous.

    • pierrot dit :

      Et si ce n’.tait pas le groupe le problème mais son appartenance ?
      Pour ma part je teste différents groupes mais je ne m’y attarde pas.
      J’ai simplement du fun dans l’ame agit de la rencontre.
      Aprés si on cherche à défendre une idéologie ou une quelconque opinion c’est une autre histoire.

    • Margelle dit :

      Entièrement d’accord avec cette vision, Delta. Il y a quelque chose du « groupe », qui joue sur la volonté de chacun. Or nous sommes des êtres sociaux. Et de plus des êtres sociaux formés à l’apprentissage collectif. C’est donc de vigilance et d’attention dont nous avons besoin. Les interactions mutuelles sont loin d’être innocentes. Nous avons à faire le clair en nous…. nos ressentis, nos motivations, nos besoins d’être « du groupe »… pour être aimés, appréciés…. et aussi la peur de blesser… tout cela qui joue… et n’est jamais terminé.

    • pierrot dit :

      Excellent et le premier et dernier pas se fait seul!
      Goûter c’est ne pas être dans le dégoût.
      C’est l’identification à ce qui arrive qui crée la séparation et qui nous coupe du flux de la vie.

  7. Bonjour,
    Anne Givaudan vient tout juste de s’exprimer sur le sujet développé dans ce présent article :

    http://www.choix-realite.org/7386/nombre-dentre-vous-me-demandent-si-je-cautionne-un-tel-ou-une-telle

    Amicalement

    • Marie Christine dit :

      Merci Delta . C’est tout à fait ça ! Sachant qu’un groupe, comme le dit Michael, commence à deux .
      Aucune emprise, qu’elle soit physique ou psychologique, n’est plus tolérable .
      Des gourous, il y en a partout . Il n’y en a pas que dans les sectes ou les regroupements spirituels, il y en a dans les couples de conjoints, dans les amitiés, dans les familles, chez les parents avec leurs enfants, dans les relations professionnelles, dans les administrations, dans la politique, etc … Les comportements gourous courent les rues . Ils sont notre voisin de palier, l’inconnu que l’on croise …
      Ca s’appelle la SOIF DE POUVOIR .
      Mais Dieu a donné à chacun son pouvoir propre, équitablement . Personne n’a droit à un pouvoir supérieur .
      Chaque fois que nous nous reconnectons à notre centre, nous reprenons notre pouvoir légitime, celui que Dieu VEUT en nous, celui que Dieu EST en nous .
      Il n’y a pas de pouvoir extérieur valable . Le pouvoir n’est qu’intérieur .
      C’est simple et facile comme chez IKEA (voir la notice).

    • Cécile dit :

      « Demandez-vous simplement si ce qui est dit ou enseigné vous rend plus aimant et plus serein dans votre quotidien ou si cela est comme une drogue dont vous en avez toujours plus besoin et flatte votre ego… », dit Anne Givaudan en conclusion de cet article plein de bon sens.
      Merci à toi Fred pour ce rappel utile.

      • Nora dit :

        Merci pour ce texte, peut être que certain d’entre nous on encore besoin du groupe pour enfin se rendre compte au final qu’il est une illusion une échapatoire au travail personnel.
        Bien à vous tous

  8. Cécile dit :

    J’aimerais partager ici un témoignage sur le thème de notre relation au groupe, le groupe étant entendu ici au sens large – les êtres humains avec qui je suis en relation au quotidien : conjoint, enfants, amis, collègues, voisins…
    Cet été, la vie m’a amenée à tout quitter pour m’installer dans une ville où je ne connais personne. Je n’ai plus à m’occuper de ma famille, je n’ai aucune connaissance amicale dans mon entourage géographique, je n’ai pas de collègues de travail puisque je travaille chez moi, je ne me suis inscrite à aucun cours, club ou autre association. En d’autres termes (à l’exception des amis disséminés à travers la France, la Suisse et la Belgique, avec qui j’ai gardé le contact par téléphone ou internet), j’ai créé autour de moi les conditions d’une solitude totale.
    Pour le dire autrement, j’ai fait le vide autour de moi.
    Et dans ce vide, j’ai vu au fil des semaines émerger des parts de moi que je n’avais pas encore remarquées, des parts qui souffrent et demandent à être regardées, accueillies, et qui jusqu’à présent étaient restées relativement endormies par la routine de la vie familiale et amicale.
    Ces parts-là, et c’est là que je veux en venir, sont toutes des variations sur le thème « besoin de reconnaissance et dépendance affective ». Je les ai vues s’exprimer, au fil de brefs échanges chaque fois très instructifs, dans des registres tels que la culpabilité, la fusion émotionnelle, la victimisation, le vampirisme énergétique, la croyance que je dois sauver les autres, le sentiment d’infériorité, et j’en passe.
    Comme j’ai mis en place autour de moi ces conditions dans une optique de transformation et de guérison, j’accueille chaque émergence de ces parts blessées de l’ego pour ce qu’elle est : une occasion de réunir ces aspects fragmentés de qui-je-suis.
    Le message que j’aimerais transmettre à travers ce témoignage, c’est que l’isolement relationnel peut avoir une fonction thérapeutique extrêmement puissante. Seul face à soi, il devient difficile de se mentir.
    Cette expérience peut se révéler « un véritable cadeau que l’on se fait à soi-même », comme le formulait récemment un ami très cher. Une occasion en or de ramener à soi les parts endormies, perdues, maltraitées. Une chance de redevenir entier et vivant en ayant intégré, autant que possible, tout ce qui avait été perdu en cours de route. Un accélérateur de lucidité. Un recouvrement d’âme.
    Je précise bien sûr que ce processus de transmutation intérieure a du sens à condition d’être vécu en conscience et limité dans le temps. L’être humain est un être de relations. Je sais que la vie me conduira à retourner « dans le monde » à plus ou moins brève échéance pour y reprendre ma place, une fois rassemblée, réunie, restaurée autant que possible dans cette plénitude originelle qui brille en chacun de nous, sous nos haillons de non-lumière.

    • Marie Christine dit :

      Une expérience unique !
      Merci Cécile pour ce partage et pour ta grande sincérité .

    • Le Passeur dit :

      Merci de ton témoignage. Comme tu l’as vécu et compris, ces traversées ne peuvent être que des traversées solitaires. Au moins pour un temps.

    • François dit :

      Merci Cécile de nous partager ton expérience. C’est une grande joie que de te lire, la chenille devient papillon et regarde le soleil de sa conscience en murmurant délicatement….. j’arrive !…. ♥

    • alain thomas dit :

      Lumineuse Cécile, courageuse, audacieuse, téméraire … avec un soupçon de fragilité sans laquelle l’être humain n’aurait pas la capacité à regarder en lui toutes les blessures.
      C’est dans la solitude que le grand voyage intérieur commence.
      Nous devenons alors les explorateurs les plus perspicaces, à condition de voyager tous azimut, avec le cœur grand ouvert et cet amour de soi naturel qui fait courber la tête.
      Les larmes peuvent alors couler … elles soignent puis guérissent.
      ♥ ♥ ♥ ♪♫ ☼ ♫♪ ♥ ♥ ♥

    • Marie-Anne dit :

      Se retirer, d’une manière ou d’une autre, est nécessaire à un moment donné, pour éclairer, comprendre et libérer son passé, ses blocages, ainsi que ses entraves et ses charges (personnelles ou ancestrales).
      Puis viennent, si on le désire et y « travaille » en confiance et en conscience : l’envol, l’élévation / révélation! , et l’être libre et joyeux, qui peut vivre et rayonner dans le monde!

      Ainsi, beau chemin à toi, Cécile; merci,… et de tout coeur avec toi et avec tout ceux qui oeuvrent à l’élévation d’eux-mêmes et, finalement, de tous! ❤️

    • Stéphanie dit :

      Merci Cécile pour ce « saut de l’ange » … Comme le dit justement Alain, il faut être bien courageux, téméraire pour « sauter dans le vide », je suis heureuse de cette force que tu as trouvé en toi ! Merci pour ton témoignage qui touche mon cœur et m’inspire.

      Que le meilleur soit .

    • graffitique dit :

      Merci Cécile 🙂

    • Patricia dit :

      Absolument en accord avec ton magnifique témoignage Cécile !♥
      Fuir ou faire face…en toute humilité.

      http://www.urantia-gaia.info/2012/02/10/le-processus-de-la-presence/
      ( Merci Passeur…)

      • Margelle dit :

        Grand merci Patricia pour ce superbe rappel, d’une honnêteté décapante. C’est bon de nous rafraîchir la mémoire.
        Merci à toi, Cécile qui permets ces boules de neige….

    • acacia dit :

      C’est beau, Cécile, ce que tu es en train de faire éclore en toi…
      Merci, merci pour cet envol de fleurs et d’ailes !
      ♥♥♥

    • SPOT dit :

      La solitude toujours accompagné des pensées qui ne semblent pas pouvoir se dissocier de leur inertie persistante,,,,, et ça fait mal,,,, cette histoire immobile dans la mémoire, comme une prise en otage de la conscience qui se débat pour garder son intégrité, CECILE ,tu n’es pas seule, tu es avec CECILE, la vraie CECILE.
      http://www.youtube.com/watch?v=bJsVti17xmA

    • Cécile dit :

      Eh bien, les amis, votre soutien me fait chaud au cœur.
      Passeur,
      Sans ton site je n’aurais pas trouvé en moi et autour de moi les ressources pour faire cette démarche, ou du moins cela m’aurait pris beaucoup plus de temps. J’ai pour cela une immense gratitude envers toi.
      Vous tous et toutes,
      Je suis très touchée par vos réponses. Je souhaite à chacun et à chacune d’entre vous de se donner tout l’Amour dont il ou elle a besoin pour se révéler à soi-même. C’est ce que nous sommes venus faire et c’est le moment.

    • Nora dit :

      Merci, se retrouver seul face à soi-même . J’adore votre parabole  » haillons de non-lumière »

    • Soleil Bleu dit :

      Merci Cécile. Rencontre limpide d’authenticité avec Qui tu Es……♥☼♥

  9. graffitique dit :

    A propos de groupe/solitude, d’obéissance/désobéissance, une mise à jour de l’expérience de Milgram, transposée en public :
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=KuJ0zvp1Jlg

    • pierrot dit :

      Merci Graffitique, cela fait plaisir de voir qu’on peut s’appuyer sur le public d’image.

    • Margelle dit :

      1ère tentative : j’ai tenu 1’50….. je vais essayer de faire mieux !!!! Nouvelle tentative en perspective ! A plus !!

    • Margelle dit :

      Et peut-être une représentation de nos trop fréquentes relations ???
      https://www.facebook.com/photo.php?v=4980325159986&set=vb.1655137859&type=2&theater

      • Eve Lyne dit :

        Merci à toi Margelle pour cette vidéo. Magnifique !

      • Patricia dit :

        Oh! Merci beaucoup Margelle pour ce superbe lien de rêve… si aérien, si éphémère et irréel comme le sont nos idéaux, nos pensées et nos projections sur l’Autre.

      • SPOT dit :

        merci margelle,
        http://www.youtube.com/watch?v=zX3EPHMDKkk
        une danseuse exceptionnelle, (Rihoko Sato) et son chorégraphe hallucinant,
        SABURO TESHIGAWARA

        • Patricia dit :

          Grand, grand merci Spot, pour transmettre cette rencontre avec ce magicien du mouvement de la Vie !!
          Souffle, espace dans la matière du corps…
           » tu construis le temps avec chaque mouvement et chaque instant, l’un après l’autre… »
          « …une durée, un rythme régulier, immuable, interrompue par une apparition… »
          Quelle insondable profondeur dans cette sublime légèreté de l’être !
          Merci encore Spot ♥

          • SPOT dit :

            Merci, Patricia c’est une autre perspective, plus subtile que le produit de l’écho sensoriel et de l’autosuggestion hypnotique, SABURO dans ce contexte révèle la propriété du mouvement qui se décompresse à partir de l’immobilité, et j’admets humblement que cette singularité m’interpelle, je ne peux m’empêcher de faire une analogie avec la perception du rêve, toujours immobile dans son mouvement.

            • Patricia dit :

              Merci Spot pour ce passionnant sujet éclairé par tes profondes observations et interrogations .Je ressens une sincère admiration et une grande gratitude pour ces personnes comme Saburo T., toi-même, Le Passeur et bien d’autres personnes sensibles, qui nous encouragent à aller au-delà des formes perçues par nos sens limités, au-delà des apparences et des croyances illusoires.
              Merci pour ta Présence .

    • Margelle dit :

      Je viens de le voir… oui, je connaissais l’expérience de Milgram, et mon sentiment était que nous tous (plus ou moins) pouvions être l’un des 4 qui pouvait aller jusqu’à tuer selon le moment, la période, le contexte où nous nous trouvions… qu’il n’y avait pas un mauvais pour 3 bons… La télé accentue notre potentiel d’obéissance d’enfant sage, qui tient à se faire bien voir, bien aimer… mais nous le portons (plus ou moins) en nous… Bizarre, le mec au blouson noir, on le voit très peu, et quand on le voit, on sent qu’il va « bien » réagir, c’est-à-dire dans le bon sens… et ce n’est pas qu’une question vestimentaire, c’est autre chose, une présence.

      • Eve Lyne dit :

        En effet, très éloquent tout ça .
        J’espère n’avoir jamais à évaluer mon potentiel à dire: Non .
        On peut s’interroger quant au succés des armes à feu bien que fictives, que les enfants reçoivent en cadeaux.
        Les centres de tirs se développent… Apprendre à bien viser la cible.
        Pas de panique ! Tout ceci n’est que jeu, art, évaluer ses aptitudes.
        Proie ou prédateur… Existe t’il un autre choix ?
        Bon allez…
        Pas de cynisme de bon matin.

        • Margelle dit :

          Le potentiel à dire « non » ? je crois que nous sommes, avons été amenés à l’expérimenter régulièrement, « non » ? mais je comprends ce que tu veux dire 🙂
          Quand j’ai appris et compris que le Taï Chi, qui me paraissait une pratique si belle en soi, était en fait basée sur un sport de combat, je l’ai arrêté, je m’orientais à l’époque sur l’eurythmie, « le beau geste », et ne pouvais allier les 2 mouvements en même temps, mais sans doute à tort ? je pense que maintenant je serai plus apte à « jouer » des deux.

  10. pierrot dit :

    Bien sûr que nous toutes et nous tous faisons partis d’un ou de plusieurs groupe. la question est en sommes nous dépendant ?

    Le groupe se comporte comme un catalyseur que ce soit dans le positif ou le négatif, donc cela dépend de notre vibration et donc quel égrégore on décide d’alimenter.

    Attention aussi au retour de balancier.

    Par exemple chercher une reconnaissance ne veut pas dire s’aimer profondément.

    Alors comment voyez vous le groupe, comme un manque à combler ou une complétude à partager ?

    Et quand est-t-il du mot ‘Autre’ ?

    Ce sont nos croyances sur la personne qui font obstacle au développement d’un groupe épanouissant.

    En conclusion le groupe est un outil efficace au niveau transpersonnel à défaut de quoi il alimentera les ego de chacun.

  11. Mélanie dit :

    J’aime j’aime j’aime ! Merci pour ce texte

  12. laurore dit :

    Je peux parler de ‘Mon Individuation », mais je ne peux parler de l’individuation d’un groupe aussi restreint puisse – t – il être.., alors que le travail individuateur en soi – pour une seule personne – ne peut trouver ses matériaux de construction hors présence de ses semblables. Un mystère pour moi, qui a un goût d’inachevé.

    • Marie Christine dit :

      Bonjour Laurore, je me fais la même réflexion que toi .
      Voici un texte tiré des « Entretiens 1953 » de la Mère, qui peut éclairer …

      « Tu as dit qu’à chaque individu, il était donné un problème à résoudre . Alors, chaque homme sur la terre doit vivre individuellement parce que, en vivant collectivement on a la difficulté de la collectivité aussi : ce n’est pas seulement sa difficulté propre .

      – La Mère : Oui . Mais il se trouve que l’homme est un animal sociable, et qu’alors, instinctivement, il se met en groupe . Mais c’est pour cela aussi que ceux qui voulaient aller vite et qui ne se sentaient pas suffisamment forts, se sont retirés dans la solitude . C’est cela la raison, la légitimation de l’ascète qui s’en va dans la solitude, parce qu’il essaye de se couper du monde . Seulement … il y a un « seulement » . Physiquement, on peut faire cela, dans une certaine mesure, jusqu’à un certain point, se couper de la nature physique -pas totalement . On a remarqué, par exemple, que les ascètes qui s’en allaient s’asseoir sous un arbre dans la forêt, au bout de très peu de temps étaient extraordinairement intéressés par tous les animaux qui vivent dans la forêt : c’est le besoin des relations physiques avec d’autres êtres vivants . Il se peut que certains n’aient pas ce besoin, mais c’est une règle assez générale .
      Mais la solidarité ne s’arrête pas là . Il y a une solidarité vitale (énergie de vie, passions…) et il y a une solidarité mentale que vous ne pouvez pas empêcher . . Il y a malgré tout (quoique les hommes soient beaucoup plus individualisés que les animaux), il y a un esprit de l’espèce . Il y a des suggestions collectives qui n’ont pas besoin de s’exprimer par des mots . Il y a des atmosphères auxquelles on ne peut pas échapper . Il est certain (parce que cela, je le sais par expérience), il est certain qu’il y a un degré de perfection et de transformation individuelles qui ne peut pas se réaliser sans que l’ensemble de l’humanité ait fait un certain progrès . Et cela va par degrés successifs . Il y a des choses qui ne peuvent pas être transformées dans la matière à moins que l’ensemble de la matière n’ai subi un certain degré de transformation . On ne peut pas se désolidariser complètement . Ce n’est pas possible . On peut faire le travail, on peut choisir : il y a des gens qui ont choisi de s’en aller dans la solitude et d’essayer de réaliser en eux-mêmes l’idéal qu’ils voyaient -généralement ils sont arrivés jusqu’à un certain point, puis ils ont été arrêtés là, ils n’ont pas pu aller plus loin . Historiquement c’est comme cela . Je disais l’autre jour : »Il y a peut-être des êtres sur la terre que je ne connais pas, qui ont réalisé des choses extraordinaires », mais justement, comme ils se sont isolés de la terre, la terre ne les connaît pas . C’est simplement pour ne pas dire qu’il y a des choses impossibles . Cela paraît douteux, c’est tout ce que je puis dire . Mais il est impossible, même si l’on se désolidarise physiquement, de le faire vitalement et mentalement . Il y a la grande atmosphère terrestre dans laquelle on naît, et il y a comme l’esprit, le génie de l’espèce humaine ; eh bien, il faut que ce génie soit arrivé à un certain degré de perfection pour que l’on puisse aller plus loin . Ce n’est pas que l’on doive attendre que le tout le fasse, non ; mais c’est comme s’il fallait que le tout atteigne un certain niveau pour que l’on puisse prendre son élan et s’en aller plus loin … Certainement, l’individu sera toujours en avance sur la masse, cela ne fait pas de doute, mais il y aura toujours une proportion et une relation .

      – Sur quel plan les hommes sont-ils le plus unis ?

      – Tu veux dire « le plus interdépendants » ?

      – Non, je veux dire une volonté générale

      – Une volonté générale ? ll ne faut pas confondre les choses . Si tu me parles de la bonne volonté entre les êtres humains, c’est dans le psychique (âme individuelle), cela ne fait pas l’ombre d’un doute . Mais il y a une sorte d’interdépendance vitale qui est assez considérable, plus que physique, je crois . Par exemple, la première grande guerre mondiale a été le résultat d’une descente formidable des forces du monde vital (des forces hostiles du monde vital) dans le monde matériel . Même ceux qui ont été conscients de cette descente et qui étaient armés, par conséquent, pour se défendre contre elle, en ont subi les conséquences . Le monde, la terre entière en a subi les conséquences . Il y a eu une détérioration générale au point de vue vital, je dis, qui a été inévitable même pour ceux qui étaient conscients d’où venait la force, d’où venait la détérioration, et qui par conséquent pouvaient lutter consciemment contre elle -ils n’ont pas pu empêcher certains effets de se produire dans l’atmosphère terrestre . Naturellement, les hommes ne savent pas ce qui leur est arrivé ; tout ce qu’ils ont dit, c’est que tout était devenu bien pire depuis cette guerre . C’est tout ce qu’ils ont pu constater . Par exemple, l’état moral est beaucoup descendu . C’est simplement le résultat d’une descente formidable des forces du monde vital : forces de désordre, forces de corruption, forces de détérioration, forces de destruction, forces de violence, forces de cruauté .

      – Pourquoi cette descente ?

      – Peut-être était-ce une réaction, parce qu’il y avait une autre Force qui descendait et qui voulait faire son oeuvre, et que ces forces-là ne le désiraient pas -ça dérangeait leurs habitudes . C’est comme un gouvernement qui craint qu’on le jette par terre, et alors il intervient avec violence pour garder son pouvoir . »

  13. François dit :

    Bonjour à toutes et tous,

    Pour ma part je ne cherche pas à savoir si je suis ‘pour ou contre’ le groupe puisqu’il est inévitable. En effet, si 2 individus forment ‘un groupe’ alors personne n’y échappe, jamais.

    Donc la question ne serait pas de savoir si je ‘pratique’ le groupe ou non , mais plutôt quels groupes je choisis et surtout pourquoi ? Une observation « avantages-inconvénients » en quelque sorte puisque le groupe est une opportunité de vivre en conscience les multiples effets miroirs en très peu de temps et sur un espace restreint.

    Le groupe est soumis aux mêmes règles que le reste, il peut , en effet, générer une dépendance, un rejet, une adoration, de la colère, bref…. des jugements et auto-jugement qui sont un puissant miroir qui nous réveille et nous fournit une magnifique occasion de se regarder soi-même, que l’on saisit ou non d’ailleurs.
    Le groupe est un accélérateur, un amplificateur et c’est en cela que je le trouve intéressant.
    D’autre part il offre une multitude de réponses et de questions (souvent les deux simultanément), il permet de partager, d’offrir, de prendre, de voler, de donner, de dealer, de se rassurer, de prendre des risques, bref de vivre une expérience et perso, je ne suis que et uniquement là dans ce but : vivre des expériences. Et si possible avec un maximum de conscience.

    Le groupe est autant « profitable que péjorant », tout dépends de ce qu’on en fait. Mais n’est-ce pas pareil pour tout ? 🙂 Je peux choisir de lire un seul texte ou regarder une seule vidéo et l’exploiter à fond jusqu’à ce que j’en aie extrait l’essentiel ou alors passer à un autre texte, une autre vidéo et ainsi de suite jusqu’à plus soif et ne rien en faire. Je peux donc passer d’un groupe à l’autre , sans fin, et ne rien en faire , rester dans mes croyances, mes freins, mes blocages ou alors utiliser le groupe pour grandir, comprendre , me regarder être dans cet ensemble de miroirs et ces jeux de vie.

    Urantia-Gaia est également un groupe avec ses multiples miroirs , chacun (e) reflétant qui et ce que je suis, là d’où je viens, où j’en suis et quelques-fois là où je vais.

    Mercis à toutes et tous de me permettre de me regarder, en cela vous êtes précieux. ♥

    • Marie-Anne dit :

      Encore une autre belle et sage conclusion : merci ( miroir-) François! 🙂

      • Marie-Anne dit :

        Juste un petit mot supplémentaire, car je ne pense pas qu’on en ait parlé tout particulièrement: le groupe peut être aussi un vivier d’amitiés et de joie!
        Le tout, encore une fois, est de  » pratiquer » ce groupe en tout indépendance émotionnelle ( l’amitié vraie est un sentiment, pas une émotion qui fait sortir ce son centre).

    • Marie Christine dit :

      Tout à fait d’accord avec toi, François .
      On pourrait dire qu’on a le groupe qu’on mérite !
      Mais qu’il soit composé de deux personnes ou de plusieurs, qu’il soit un clan fermé ou une activité sociale, ou même sur internet, ça fait partie de la vie quotidienne, de toute façon . Tout fait partie de la vie quotidienne, on n’y échappe pas .
      On a toujours sur notre route les situations et les personnes qu’il nous faut pour évoluer, et ce n’est pas nous qui les choisissons, tant que nous avons notre (grande) part d’inconscience .
      Il m’est venu très fortement aujourd’hui le sentiment que tout le drame de la vie terrestre est dû au refus de « défusion » .
      A l’origine, nous étions fusionnés avec nos Parents Célestes . Et, comme nous le montre symboliquement le phénomène de la procréation ici-bas, le cordon ombilical doit être coupé, et l’enfant doit apprendre à marcher seul et devenir indépendant et autonome .
      Mais cette coupure terrorise et produit toutes sortes de comportements insensés . On se raccroche à tout ce qui bouge, de peur de sombrer dans le néant . On se raccroche aux bien matériels, à la nourriture, aux autres, à la sexualité, à son territoire, à l’argent, aux drogues … Et on manipule pour obtenir satisfaction, ou plus exactement soulagement et sentiment de sécurité .
      On se raccroche désespérément à la fusion initiale, on refuse de grandir, de se séparer pour vivre la relation autrement, on interdit à l’autre d’être différent, on ne supporte pas la multiplicité, on veut la mettre sous contrôle . Et forcément, comme chacun est mu par la loi de l’attraction évolutive (les uns plus que d’autres), ça crée des conflits à n’en plus finir . Même des conflits intérieurs puisque nous avons les deux attractions en nous .
      Mais la fusion initiale n’est plus à l’ordre du jour . Elle ne peut être que nostalgie d’un passé révolu . Nous sommes en marche vers « l’Unité multiple » .
      Fini le cocon indifférencé . Nous devons assumer notre spécificité qui est une parmi des milliards d’autres . On n’a le droit d’imposer à personne de penser comme nous, de faire comme nous, de sentir comme nous, de vivre comme nous, de prier comme nous, de créer comme nous .
      Dans l’Unité multiple, on s’intéresse à la manière d’être et de vivre de l’autre comme étant une richesse supplémentaire, une merveilleuse facette nouvelle du Divin .
      La transition sur Terre est le passage de la fusion du bébé embryon dans l’Utérus céleste à l’état adulte, pleinement conscient, ce qui suppose obligatoirement une séparation, avant l’Union nouvelle de qualité autrement supérieure .
      Mais la séparation n’a pas besoin d’être nécessairement violente ou conflictuelle, elle peut se faire harmonieusement si on sort de l’émotionnel pour se concentrer uniquement sur les bienfaits futurs qu’elle représente .
      Le « mal » n’a rien à voir avec la morale, le mal c’est l’inconscience et tout ce qu’elle génère .
      Dans notre amnésie de naissance en incarnation, nous avons cru que nous étions séparés de notre origine divine . Nous n’avons cru qu’en la réalité de la matière . Logiquement, nous avons cru qu’en coupant le cordon ombilical de chair, tout allait nous fuir, nous échapper : amour, sécurité, joie, confiance, reconnaissance, pouvoir, capacités, etc … Et l’humain passe son temps à les chercher dans l’autre . La vie est une éternelle cours-poursuite à la recherche d’un manque à combler, que l’autre posséderait .
      Seulement, on n’a pas vu qu’en coupant le grossier cordon de chair, restait un cordon beaucoup plus subtil, un fil d’argent invisible qui nous relie aux Parents divins . Et c’est par ce fil que nous pouvons tout avoir, tout sentir, être Un à part entière dans cette immense multiplicité .
      La multiplicité ne nous morcelle pas, elle est destinée à nous unir, à nous réunir dans une Harmonie, une Joie, une Créativité, une Richesse d’âmes, une Gloire nouvelles, loin de toutes les frustrations d’un autre âge .
      Tout cela n’est pas de la littérature, ça fait étroitement partie de mon expérience, parfois pénible, mais qui au final porte toujours ses fruits sur cet éternel chemin de (re)découvertes de soi .

      • Marie-Anne dit :

        Oui, Marie-Christine, tout cela n’est pas de la littérature; et mon expérience rejoint la tienne, sur ce chemin si créatif de la découverte de soi!

        Merci pour ta mise au point, claire et énergique! 🙂

      • François dit :

        Merci Marie-Christine,

        Oui la coupure du cordon peut se faire dans la Joie et l’Émerveillement d’une nouvelle aventure …. toutes les coupures de tous les cordons d’ailleurs…. biz

        • Marie Christine dit :

          Qu’il en soit ainsi, François ! D’ailleurs je pressens que c’était le Plan Initial, qui a cafouillé un moment donné, on ne sait trop pour quelle raison …

          Marie-Anne, je suis heureuse que cela corresponde à ton expérience actuelle aussi car elle me tient à coeur .
          Dans la fusion, on ne peut pas se connaître vraiment, on est comme sa mère, comme son père, comme son frère, s

          • Marie Christine dit :

            sa soeur … On se croit obligé d’agir comme eux, de penser comme eux ; et plus tard, on pense comme nous l’enseigne la société … Puis la conscience se développant, on prend du recul, on se sépare . C’est alors seulement que la notion d’effet miroir peut fonctionner . Et aussi la notion d’individualité dans l’unité, d’unicité dans la multiplicité, d’amour de soi indépendant des sentiments des autres (toujours ambivalents, conditionnels) .
            Je pense que la fameuse dualité dont on parle, est l’expérience de la défusion pour finalement arriver à savoir qui on est vraiment .
            Mais cette séparation n’est pas nécessairement extérieure . Elle peut se vivre à tout moment à l’intérieur de nous (seuls ou dans un groupe) . Alors les circonstances et les êtres s’ajustent vibratoirement, automatiquement …

    • La Messagère d'Orion dit :

      Merci François, ton com me parle vraiment… Je trouve aussi qu’immanquablement on en revient a une responsabilité personnelle de ce que l’on fait de soi, de ses rapports avec les autres, des choses … tout cela matérialisé par la conscience que l’on peut/devrait en avoir … et puis … je suis comme Marie-Anne, je trouve que le groupe peut être un réservoir de très belles choses ..

    • graffitique dit :

      Merci à tous les Dauphins d’ici et d’ailleurs, pour ces harmoniques magnifiques, essentielles et aimantes.
      C’est une belle joie pour moi de vous lire toutes et tous, merci 🙂
      Ça déménage 😉

  14. La Messagère d'Orion dit :

    Effectivement nous avons tous entendu ou connus autour de nous des exemples de groupes enfermant quelles que soient leurs appellations et leur modes de fonctionnement. Que ce soit une bonne idée de passer notre chemin, je suis ok avec ça. Mais personnellement je suis assez d’accord avec le « caricatural » de Marie-Christine. En fait, pour avoir travaillé avec des toxicos-dépendants et alcoolo-dépendants, certains passages me paraissent totalement inappropriés. Les personnes ne se ‘laissent’ pas enfermer dans une addiction comme après un courant d’air qui aurait claqué la porte de la maison. Cela serait un peu long de développer ici mais, l’addiction est une maladie, une pathologie précise qui a ses fondements et qui ne vient pas simplement d’une faiblesse de caractère. Le reste est hors de propos. Alors oui, il n’y a aucun doute sur le fait que cette ‘qualité de présence’ ou quel que soit le nom qu’on veut bien lui donner ne se rencontre que dans l’intime et le silence intérieur. Mais. Pourquoi ne pourrais-je pas être authentique si après cette rencontre intérieure, je sors dans le ‘dehors’ et je vais la partager, la faire vivre à l’extérieur, l’amener a rencontrer ‘l’autre’ ?. Je ne suis pas fan des groupes, je me sens effectivement vite enfermée, cloisonnée et j’étouffe. Mais j’aime aussi le groupe. Le sentiment d’appartenance est un besoin fondamental chez l’être humain. Je crois que c’est à partir de ça que l’on peut réellement rencontrer les autres, et se reconnaître en eux. En tant qu’être humain, que ‘chose vivante/pensante/aimante’ … j’ai profondément aimé être dans certains groupes. J’y ai pris ce dont j’avais besoin, j’y ai trouvé matière a me questionner, et justement a retourner en moi pour y trouver mes propres réponses. Et même si l’idée ‘d’appartenir’ a un groupe ne me convient pas, j’aime l’idée du rassemblement, du partage et de s’en retourner chez soi emplit de mes interrogations, de mon chemin intérieur. N’est-ce pas là d’ailleurs que l’on peut faire le constat de ces différences …

    • Thau dit :

      Merci LMDO pour la clarté et la pertinence de ton com., en particulier concernant l’addiction (phénomène des plus répendus car il n’est qu’un déséquilibre des circuits de récompense du cerveau) et du caractère fondamendal de la notion de « groupe » : en effet le « singe nu » est issue d’une espèce grégaire chassant en bandes hierarchisées organisation que l’on retrouve encore aujourd’hui depuis la cour de récréation jusqu’au sommet des états…

      • La Messagère d'Orion dit :

        Concernant les addictions je rajouterai quand même les ‘éventuelles’ causes du déséquilibre, carences affectives précoces par ex …

        • Thau dit :

          d’où la différence entre les causes et le mécanisme…parmi les causes de l’addiction la « prédisposition » génétique joue aussi un rôle prépondérant.

  15. Françoise des oiseaux dit :

    J’ai toujours eu des difficultés au sein des groupes..
    Mais aujourd’hui, dans ce travail sur moi que je fais et dont j’aspire d’ailleurs qu’il ne soit plus un « travail », il me manque de partage, de connivence, de complicité simple et joyeuse…, une communion sans discours. J’ai faim et soif de cela. La solitude me pèse un peu bien que je la gère mieux que la vie en groupe.
    Et j’imagine que vivre l’unicité c’est ça aussi.

  16. Cécile dit :

    Allez, encore un hors sujet. Quoi que…
    Pendulum wave effect, ou : De la relation parfois insoupçonnée entre l’individu et le groupe.
    Belle journée à tous

    1. Pendulumwave effect blanc
    https://www.youtube.com/watch?v=h8iJGEgunwk

    2. Pendulumwave effect fluo
    https://www.youtube.com/watch?v=7_AiV12XBbI

    3. Pendulumwave effect ombre
    https://www.youtube.com/watch?v=FuqAHhSRmbY

    • Marie-Anne dit :

      Hors sujet? Je ne crois pas! 🙂

      Superbe, Cécile, merci:
      Un beau spectacle que cette vague de billes, … et un beau et très large sujet de méditation !
      Encore merci! ❤️

    • acacia dit :

      Tout commence dans l’homogénéité et se divise quasi instantanément en hétéroclicité… c’est quelque chose, ça ! … on se croirait chez moi… 🙂
      On voit malgré tout dominer une tendance à des courbes sinusoïdales en parfait accord de rythme.
      Merci Cécile, c’est très beau ! ♥♥♥

    • Marie-Anne dit :

      J’y vais aussi de ma courte interview coup-de- coeur: 🙂

      Du gai-rire avec les dauphins et de la joie retrouvée de l’enfant intérieur!
      (plus, au passage, quelques menus renseignements pour les amateurs d’élixirs floraux et minéraux):

      https://m.youtube.com/watch?v=v2q5HW9pGaI

      Amitiés joyeuses à tous! 🙂

      • Margelle dit :

        Magnifique ! Ah ! être dauphin-baleine à la fois !!!!

      • acacia dit :

        Un élixir des Dauphins…
        Hier soir j’ai entendu cette nouvelle qui m’a semblé fabuleuse… et je me réveille aujourd’hui reliée par un nouveau fil à la profusion de La Vie.
        J’ai été traversée par de multiples rêves conscients, vraiment j’ai nagé cette nuit dans la joie d’une retrouvaille !
        Il semble que le sens de ces simples mots, « élixir des Dauphins », a suffi à me dévoiler l’existence d’un fil que je tenais sans le savoir, et que j’ai pu commencer à remonter. Un de ces fils qui relient à La Source.
        Merci, Marie-Anne ! ♥♥♥

  17. Lisaa dit :

    Bonsoir à tous,
    De mon point de vue, l’espace du paradoxe entre « retrait du groupe avec douceur et délicatesse  » et « œuvrer à notre propre libération en travaillant au sein du groupe dans lequel nous nous trouvons à tout moment  » est bien mince. L’égo est un peu comme un médicament à marge thérapeutique étroite…
    Lors du retrait du groupe, je peux jeter l’éponge et lâcher complètement. Renoncer par désespoir plutôt que céder par acceptation.
    En travaillant authentiquement dans le groupe, le cheval peut s’emballer au contact des émotions, passant de la posture de responsabilité, où l’intervention est utile, nécessaire et bienveillante, à la réactivité…la prise de conscience juste après…J’imagine que j’apprends d’une fois à l’autre,… la vigilance et la concentration aident probablement à conserver la lucidité.
    Merci à tous pour les échanges et merci Passeur pour ce texte si dense au bon moment.
    Belle nuit.

  18. Xavier Izard dit :

    Très bon article. Très intéressant et constructif. Merci Passeur.

  19. pierrot dit :

    S’en remettre à un Ange c’est aussi en quelque sorte participer à un jeu illusoire car cela revient à s’en remettre à une entité extérieure et donc duelle.
    http://www.arcturius.org/chroniques/monde-invisible-illusion/

  20. acacia dit :

    « Tout être humain avec lequel nous communiquons quotidiennement fait partie de notre véritable groupe.
    Sommes-nous capables d’être en union avec tous ces êtres humains?
    Sommes-nous capables de rester dans le silence intérieur et la tranquillité lorsque nous les rencontrons ?
    Sommes-nous assez courageux pour gérer l’inconfort émotionnel déclenché lorsque nous les laissons entrer dans notre espace-temps personnel ?
    Pouvons-nous les intégrer dans nos vies aussi pleinement que possible en reconnaissant la valeur de leurs contributions dans notre voyage éternel ? »

    C’est cette dernière partie du message qui m’a interpellée.
    Parce que, en ce qui me concerne, tout le challenge est là : être Moi au milieu des tourbillons-brouillons qui m’entourent quotidiennement – au travail -, et que je vis souvent comme un harcèlement qui m’est pénible.
    J’ai moins de mal à cela que je n’en ai eu – heureusement !-, mais ça reste « le hic » de ce que j’envisage comme étant une progression spirituelle dans le cadre de mon humanité : Il y a tous les êtres que je n’ai pas envie de côtoyer… et que pourtant chaque jour me déverse en quantité.
    En fait, j’apprécierais beaucoup un peu moins de « contributions dans mon voyage éternel »… 🙂

    • Marie Christine dit :

      Désolée, je n’ai rien compris au débat … Pour moi, la participation à ce site fait partie de ma vie quotidienne, sans que ce soit une addiction ni une appartenance à un groupe spécifique . Je ne vois pas où est le problème … (?!)
      Acacia, je suis d’accord avec toi, on peut faire un tri dans nos relations sociales, on n’est pas obligé de fréquenter tout le monde . C’est même parfois une question de respect de soi . Il suffit de n’avoir aucune animosité envers personne, c’est juste reconnaître une non-affinité (qui peut être provisoire ou pas) et de rester en paix intérieurement .

    • pierrot dit :

      Et pourquoi ne faisons nous pas comme la nature ?
      https://www.youtube.com/watch?v=sxoT9FEfyWM
      l’oie vol plus loin quand elle est en groupe mais avant de voler en groupe elle sait voler toute seule et ce n’est jamais le même leader à chaque fois.
      Quand l’oisillon prend son premier envol il le fait seul quand il se sent prêt.
      Quand la chenille se transforme en papillon, il n’y a pas un groupe qui lui dit comment faire, elle le ressent dans son corps.
      Ce ne sont pas les expériences qui sont différentes mais les mots qu’on y mets, l’expérience est multi dimensionnelle. les mots la fige.

      • Margelle dit :

        « Ce ne sont pas les expériences qui sont différentes mais les mots qu’on y met, l’expérience est multi dimensionnelle. les mots la figent. »
        Oui, Pierrot, les mots sont souvent des filtres qui dévient le message. Nous avons un gros travail à faire pour les relativiser, en comprendre le sens et aller voir comment ils résonnent en nous. J’essaie de ne pas trop m’y « accrocher », mais c’est un gros boulot, car les mots ont leur importance pour moi… donc les remettre à leur place. Bien sûr ils ne remplacent pas la présence physique qui dégage tant de subtilités. Mais qui parfois fait également écran à la relation… En bref, tout ce qui est matière est sujet à pesanteur… Apprendre l’envol ? 🙂

  21. elba dit :

    Il y avait un petit moment que je n’étais pas venue vous lire…
    Merci Passeur, pour ce texte de mise en garde – c’est ainsi que je le vois -. J’en retiens le « mode addiction » qui effectivement peut nous empêcher d’avancer sur notre propre route, et aussi ce conseil qu’il faut se méfier de ce qui est « payant » au vrai sens du terme.
    Ceux qui veulent vraiment aider les autres ne le font pas dans un but lucratif.

    Les questions qui sont posées dans ce texte, donnent matière à réflexion.
    Merci encore. Et amitié à tous ! ♥

  22. Soleil Bleu dit :

    « La réalité est que nous sommes et avons toujours fait partie d’un groupe, celui qui fait partie de notre expérience quotidienne. C’est là que le véritable travail s’accomplit. C’est là que nous recueillons les précieux trésors de la Présence. C’est là que notre vie est confrontée aux possibilités infinies de pouvoir approfondir notre expérience personnelle authentique, intègre et intime, avec tout ce qui existe. C’est pourquoi nous n’avons pas besoin de former « un autre groupe », nous sommes sans cesse au sein de notre véritable groupe. »

    Synchronicité en cohérence totale avec ce que Je me disait ce W.end à l’instant où je montais dans le train, laissant appartenir à un passé tout neuf, emploi, région parisienne, amis avec lesquels la Vie avait voulu jouer durant quelques années.
    J’ai lu dans la totalité du texte de Michael Brown, tous les éléments et interstices qui se sont révélés de façon fulgurante et parfaitement claire à cet instant.
    Quel cadeau…..Merci !

  23. Margelle dit :

    Je ressens pour ma part que là où je dois être vigilante, c’est à la notion d’appartenance. Le groupe se forme, se déforme, fluctue. Comme Michaël le dit, toute assemblance, tout regroupement, quel qu’il soit, est groupe, déjà à partir de 2 individus…. alors ? la question, pour moi, est : est-ce que je m’y fonds, est-ce que je fusionne, prête à adhérer aux modèles qui font loi ou force, ou cohésion au sein de ce groupe du moment, me défaisant ainsi de mon autonomie. Est-ce que je suis prête à me distinguer, à être présente à moi, lors de ma participation à ce groupe, quel qu’il soit….
    Je « n’adhère » pas toujours à Krishnamurti, qui me paraît trop être une icône, pour que je ne m’en méfie pas un peu… mais cette pensée me paraît juste, même si pas encore totalement d’actualité pour la plupart de nous autres humains:
     » Lorsque vous vous dites Indien, Musulman, Chrétien, Européen, ou autre chose, vous êtes violents.
    Savez-vous pourquoi ? C’est parce que vous vous séparez du reste de l’humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence.
    Celui qui cherche à comprendre la violence n’appartient à aucun pays, à aucune religion, à aucun parti politique, à aucun système particulier.
    Ce qui lui importe, c’est la compréhension totale de l’humanité. »
    Krishnamurti
    Disant cela il rejoint totalement Mickaël…
    Sommes nous prêts dans un regroupement -quel qu’il soit- à accueillir la différence, voire l’opposition ?
    Autre question, un site, quel qu’il soit, tel celui-ci, n’est-il pas déjà un regroupement ? Je penche pour y répondre oui. Je vois bien parfois ma difficulté à ne pas être en accord total en toute tranquillité, trop souvent cela me remue…. je tente alors de faire le point… et l’intérêt est d’évoluer dans ce sens…

    • Le Passeur dit :

      « Autre question, un site, quel qu’il soit, tel celui-ci, n’est-il pas déjà un regroupement ? »

      Eh oui, à moins de fermer les commentaires. Auquel cas il n’y aura plus de notion de regroupement entre les intervenants.

      • graffitique dit :

        Pour ce qui est des commentaires, tu fais comme tu veux, évidemment.
        Je ne sais pas si on peut considérer cet espace d’échanges écrits comme un regroupement (peut-être que ça y ressemble parfois, occasionnellement, mais sans plus),
        mais à mon avis il joue un autre rôle bien plus intéressant : ouverture aux différences, échanges d’opinions, de liens, de documents … A mon avis cette ouverture à toutes sortes de corrélations est fort féconde pour beaucoup. Ce n’est qu’une opinion bien sûr.
        La question d’une dépendance éventuelle est d’un autre genre, c’est à chacun d’y veiller pour soi, disons.

        • Le Passeur dit :

          Ne t’inquiète pas, je n’ai pas l’intention de les fermer, mais c’est vrai que j’aimerais parfois y voir davantage de témoignages profonds et sincères comme il y en a parfois que de bavardages de type « forums » qui noient un peu le reste et relèvent davantage de l’aspect communautaire, donc du sentiment de groupe dont il est question dans cet article.

          • graffitique dit :

            C’est vrai, tu as raison 🙂
            Sinon je ne m’inquiète pas mais ce serait tout de même dommage de les fermer. Les témoignages dont tu parles (ils existent, oui :)) ne sont pas aisés à placer dans une telle structure rédactionnelle, qui ne permet pas a priori leur regroupement (:-p) en tant que tels, à moins d’une gestion spécifique. Mais ceci est un autre sujet.

          • Margelle dit :

            Passeur, je crois percevoir ce que tu souhaites. Mais je crois bien aussi être trop fluctuante pour que ma perception soit toujours assez claire. N’y aurait-il pas moyen de glisser un petit signal lorsque « nous », ou « l’un de nous » tombe dans le commentaire communautaire ??? J’imagine que cela serait délicat à mettre en oeuvre, surtout de ta part, mais vu que « nous » y tombons régulièrement et que malgré toutes tes mises en garde, tes rappels, cela perdure… j’avoue que ça me turlupine un peu… « notre » niveau de conscience n’est pas encore à l’abri de tout soupçon…. dommage….

            • Le Passeur dit :

              Non, je n’ai aucun signal à donner. Pour ma part j’écris ce que ressens d’écrire et j’hésite toujours à le faire. Après, ce que fait chacun de ce que je dis ne m’appartient pas ni même ne me regarde. Quand j’ai arrêté d’écrire pendant plusieurs mois l’an dernier, mon dernier article du moment était déjà là pour rappeler qu’il était temps pour tous d’avancer avec courage sur le chemin et non de s’arrêter pour bavarder dans les fossés. Le vrai chemin spirituel est toujours solitaire. Ou il n’est pas.

              • graffitique dit :

                C’est vrai encore. Mais quant à moi je préfère ne pas trop enfermer cette vérité dans une forme donnée.
                Les notions de dépendance, de groupe, de solitude, et même d’individuation seraient à prendre avec une certaine souplesse, j’ai un peu de mal à exprimer pourquoi, mais disons que je relie ça au fait que les choses ne sont jamais totalement ce qu’elles paraissent être, sont moins statiques et délimitées que jamais : étant donné la transformation en cours des relations causales (et bien plus…), en l’oeuvre à l’unisson des fluctuations électromagnétiques de notre belle sphère magique… mais ce n’est là qu’une croyance intime de ma part, rien de plus ni de moins :), une sorte d’image intérieure animée.

              • Margelle dit :

                Oui, je ressens bien cette vérité : « le vrai chemin spirituel est toujours solitaire », mais comme une exigence redoutable. Et je ressens bien également combien nous avons l’envie -et là je parle en mon nom, mais le nous s’impose en même temps- de nous appuyer sur l’autre, d’avoir des réponses de l’autre, voire de lui en donner. Sinon nous ne serions pas ici. Il me semble effectivement que c’est là tout le chemin : sortir de la dépendance, du réconfort de l’autre. Même quand il nous rabroue, en même temps il nous rassure de sa présence. Dans ce chemin, il y a toutes les nuances. Difficile de statuer, les étapes sont variées, variables… mais se rappeler sa solitude…. même avec l’autre.

          • acacia dit :

            C’est drôle que tu dises ça, Passeur, parce que j’ai pour ma part parfois regretté que tu ne donnes pas plus toi-même de témoignages personnels, vécus.
            Mais peut-être estimes-tu préférable de maintenir ainsi une distance vis-à-vis des lecteurs de ton
            site ?
            En tout cas, mine de rien, entre textes, vidéos, liens et commentaires, j’ ai appris ici mieux que les rudiments d’une permaculture de l’esprit , et de cela je t’ai, et je vous ai à tous, une grande gratitude ♥♥♥

        • Marie-Anne dit :

          Et re-oui, Graffitique ( et pour ce qui est des groupes, et pour ce qui est des témoignages, tu as répondu pour moi aussi, merci)

      • Marie-Anne dit :

        Passeur, Margelle,

        Le « problème » n’est pas le groupe lui- même, mais les motivations qui nous poussent à intégrer un groupe, et la dépendance que nous pourrions développer vis-à-vis de ce groupe.
        J’ajouterais aussi: le désir ou le sentiment d’exclusion et d’intolérance vis-à-vis de tout ce qui n’appartient pas au groupe!

        Le groupe a ses avantages (soutien, miroir, apprentissage de la tolérance, partage, échanges, aide à une transition, à une maturation, etc,….): le tout, comme toujours, est de ne pas tomber dans ses pièges (qui en feraient, soit, un refuge, un paravent, une béquille ou encore un déguisement pseudo-spitituel pour l’égo immature; soit une nouvelle modalité de séparation ou de ségrégation des êtres, qui nous replongerait, plus ou moins subtilement, dans la dualité; soit encore, une nouvelle cage dorée, avec ses règles,ses dogmes et ses intolérances).

        Tout est donc question de clarté, de conscience et d’honnêteté avec soi-même; de vigilance, et aussi de compréhension claire et sincère que, notre chemin, c’est seul, que nous devons en prendre la responsabilité!
        (Cf. le com. de Li )

  24. Dan dit :

    Merci Passeur pour ce texte. Effectivement en ce moment des groupes sont en train de se former ou physiquement ou via internet par appel à méditer tel jour, telle heure sur tel sujet.
    Si cela peut aider c’est bien mais peut, également, mener à une certaine dépendance, habitude.
    Est-ce qu’il n’y a pas formation d’égrégores lors de ces méditations communes? C’est la question que je me suis posée en lisant ces appels à méditation de plus en plus nombreux.
    Personnellement je médite à mon rythme et à mon instant.
    Bonne journée.

  25. Marie-Anne dit :

    Oui, vivre l’expérience de (et dans ) nos divers groupes quotidiens – ou moins quotidiens – demande une réelle indépendance émotionnelle : sinon, nous ne faisons que lâcher des béquilles pour en saisir de nouvelles:

     » Grandir émotionnellement demande de pouvoir éveiller une force intérieure qui neutralise les besoins et désirs individuels sur lesquels le groupe a besoin de s’appuyer et qui neutralise également notre besoin que le groupe nous apporte reconnaissance et soutien et nous indique la direction que nous devons prendre. »

    Et:

    « Le dessein du Processus de La Présence est un paradoxe en ce sens qu’il nous libère de notre dépendance à la mentalité-de-groupe tout en nous encourageant à consciemment reconnaître, embrasser et nous engager dans notre groupe de manière authentique. Il nous invite à « œuvrer à notre propre libération en travaillant au sein du groupe dans lequel nous nous trouvons à tout moment »
    (Oui, et le paradoxe n’est d’ailleurs qu’apparent!)

    Je remarque de mieux en mieux, que l’indépendance émotionnelle nous amène à aimer l’autre, non pour ce qu’il nous apporte ou pour ce qu’il comble en nous, mais pour ce qu’il est, tout simplement,…et si l’autre nous aime de la même façon, nos échanges deviennent, de plus en plus, authentiques, innocents (« non nuisibles »), jouissifs, enrichissants, expansants,…bref, porteurs de Vie, de Gratitude vraie et d’Amour (d’Amour vrai, libre, joyeux, inconditionnel,…!)
    Bien sûr, il y a encore du travail avant d’en arriver à une telle authenticité, dont je ne perçois que les prémices, mais justement, ce que j’en perçois est plus qu’encourageant!
    Donc, je nous encourage à guérir notre enfant intérieur, en l’écoutant, en le rassurant et en le baignant dans la Lumière de notre Amour, de notre Compréhension et de notre Compassion; et je nous encourage à nous tourner, en conscience, le plus souvent possible vers notre propre Présence, notre Je Suis!

    Merci, Passeur pour cette mise au point; et merci à Michael Brown! 🙂

  26. Marie Christine dit :

    Je suis globalement d’accord avec ce que dit Michael Brown mais je le trouve un peu caricatural .
    Bien sûr qu’il y a des risques de dépendance, de théâtralisation, d’élitisme, de non retour sur soi, etc … Mais il y a aussi de vraies expériences intérieures et des prises de conscience dans les groupes de soutien .
    Et puis, si les gens partent du principe qu’ils sont déjà dans l’unité, évidemment ils se trompent . Mais s’ils reconnaissent humblement qu’ils ne le sont pas, il est tout à fait légitime qu’ils cherchent une aide extérieure à leurs problèmes . C’est mieux que la dépression, la folie ou le suicide .
    Ensuite, j’apporterais quelques nuances . Elles concernent la manière dont les groupes se constituent . Il y a une manière « artificielle » que sont les religions, les stages, les groupes de soutien, etc … qui se forment autour d’une idéologie ou d’un thème bien précis .
    Et il y a une manière « naturelle », spontanée, une sorte d’élan commun non prémédité, basé sur une intuition, une motivation affective qui réunit des groupes d’âmes . Ces groupes ont pour caractéristique le respect de chacun, de la liberté de chacun, une bienveillante compréhension mutuelle, et une sorte de connivence et d’encouragement au travail intérieur personnel . Il y a entraide mais sans prise de pouvoir des uns ou des autres . Chacun apporte ses compétences, ses connaissances voire ses conseils, sachant qu’ils sont limités à sa propre expérience de vie, et accueille les conseils des autres . L’esprit critique n’est pas absent, il est au service du coeur et de la joie d’évoluer .
    Il n’y a pas de dépendance sinon celle du besoin de communiquer ensemble et le fait de se sentir unis par des liens invisibles .
    Et on découvre peu à peu que la vie quotidienne des uns et des autres a un rapport de plus en plus étroit, des synchronicités, quelque soit la distance de centaines ou de milliers de kilomètres .
    La vie intérieure devient donc de plus en plus élargie car de plus en plus transparente . La confiance s’installe, l’intuition s’affine . On se connaît et se comprend de mieux en mieux, par un phénomène intérieur (vibratoire, je suppose, pour employer un mot à la mode) . Il y a donc de moins en moins la possibilité (et la volonté) de cacher quelque chose, de faire semblant, de montrer, de jouer un rôle …
    On entend beaucoup dire que la vie sur Terre est un jeu mais je me demande si on comprend bien le sens de ce mot … Le Jeu divin, c’est encore un mystère que j’aimerais découvrir dans sa dimension la plus noble, la plus vaste, la plus divine !

    • Cécile dit :

      Je partage ton point de vue, Marie-Christine.
      Si certains groupes me maintiennent dans la dépendance (les plus dangereux étant effectivement les groupes qui s’autoproclament « spirituels »), d’autres peuvent m’aider à m’en libérer. En me tendant un miroir de ce que j’ai à regarder en moi. En me faisant croiser, par l’éternel jeu des synchronicités, les êtres, les regards, les paroles qui éclairent mes zones d’ombres. En me permettant de rencontrer des présences bienveillantes mais désintéressées qui me communiquent la force de leur état de conscience intérieur. Et en me laissant libre de quitter le groupe quand le moment est venu.
      Je dis bien « m’aider à m’en libérer » (de la dépendance) et pas simplement « m’en libérer ». Car en définitive, c’est à moi de faire le travail. Aucun groupe ne le fera jamais à ma place. Quiconque – groupe, thérapeute, ami, maître spirituel… – prétend me libérer est un imposteur.
      En résumé, la démarche de libération intérieure est par essence intérieure et individuelle, mais elle rejaillit sur le collectif.

    • graffitique dit :

      Caricatural, je ne sais pas Marie-Christine, mais on peut penser qu’il fait surtout allusion à des groupes plus ou moins spontanés liés à son « Processus de Présence » et dont il semble vouloir se démarquer. Pour le coup ça fait un peu ambigu par moment.
      D’ailleurs ce qu’il dit est vrai pour l’essentiel, et à ce titre nous ne devrions même pas faire partie du groupe de ceux qui récusent les groupes 😀 pas plus que de celui de ceux qui veulent devenir calife à la place du calife 😮 ^^

    • Li dit :

      Marie-Christine,Marie-Anne vous avez très bien décrit ce que représente l’idée petit groupe pour moi.
      Cette mise en garde sur les groupes de soutien est nécessaire mais il est des moments, sur ce chemin et dans la vie, où la confusion est grande, où le doute et le découragement pointent leur nez…Par expériences nous savons plus ou moins ce qu’il est nécessaire de faire ou de ne pas faire pour passer ce cap. Nous savons que cela passera en prenant du recul, en étant ici et maintenant, en faisant taire notre brouhaha mental, en dédramatisant la situation, en acceptant que ces moments soient là pour nous aider à grandir. Mais lorsque nous sommes au coeur du cyclone nous n’avons pas toujours la capacité de comprendre ce qu’il y a à conscientiser et à lâcher. Alors comme il n’y a pas de mal à se faire du bien et que l’union fait la force c’est bon de pouvoir partager notre expérience avec des êtres compatissants, aimants inconditionnellement, à l’écoute de l’autre et savoir qu’ils ne porteront aucun jugement.
      Bien sûr que ce chemin se fait seul, bien sûr que nos expériences douloureuses sont là pour nous faire progresser et nous guider afin de guérir nos blessures émotionnelles, bien sûr qu’un groupe (ou même une seule personne) peut être une béquille et peut créer une dépendance si nous ne vivons pas en conscience et recherchons des réponses à l’extérieur.
      Sans que cela ne devienne une addiction, sans donner le pouvoir à un autre de régler à notre place nos tourments et étant donné que notre niveau de conscience est encore intermittent je pense que cette entraide ponctuelle que nous trouvons auprès de certaines personnes, en qui nous avons confiance, est précieuse. Cela nous permet d’envisager des angles de vue auxquels nous n’avions peut-être pas donné toute leur importance et qui pourtant sont à conscientiser, de poser un instant notre désarroi et de ne plus se sentir seul. Après cela on reprend notre bâton de pèlerin et on repart plus léger, plus serin, plus fort et plus confiant jusqu’au prochain chaos qui ne manquera pas de se produire car regarder sous les tapis demande du temps et du courage…
      Il faut bien reconnaitre que nous n’avons pas toutes les clefs du grand trousseau de la vie. Le partage verbal peut nous suggérer des portes mais il nous incombe personnellement de les ouvrir ou pas…
      Vivre en conscience c’est aussi être à l’écoute de ses ressentis et par ce fait nous ne subirons aucune influence qui pourrait aller à l’encontre de notre chemin.
      Comment faire partie d’un tout sans entraide et partage?
      Voili, voilou les zamis!
      Bon courage!
      Finalement quatre mots auraient suffi: Partage, entraide sans addiction!❤︎✿❤︎✿❤︎

  27. guil dit :

    Je n’ai jamais tellement apprécié les groupes, entre autres choses parce qu’au bout d’un moment, il y à toujours formation d’une certaine mentalité/idéologie dans le groupe, issu de la pensée du plus grand nombre et/ou des membres considérés comme les plus influents/avancés, ect.
    Il y à toujours une système pyramidal qui se met en place, dans les groupes (pseudo)spirituel, il est bien souvent extrêmement subtil.
    Dès lors, dès qu’on émet une idée ou un concept qui ne colle pas vraiment avec le dogme en place, on se retrouve rapidement à la périphérie, celui qui gène un peu.
    My two cents.
    Bonne journée les gens 🙂

    • Marie Christine dit :

      Marie-Anne, Cécile, Graffitique, Li, Guil, je me sens en phase avec ce que vous dites . Vous décrivez chacun merveilleusement bien tous les aspects et les nuances du problème, chacun selon sa sensibilité et son vécu personnel .
      Merci Passeur pour ce texte et ce site qui permet de nous enrichir mutuellement de nos diversités de points de vue, sans jugement .
      Je pense que la thérapie personnelle peut revêtir une infinité de formes et de situations différentes (que nous ne choisissons pas toujours) . Cela concerne notre incarnation individuelle .
      Quant à la tendance au regroupement, elle me paraît légitime, elle fait partie de notre nature humaine et divine . C’est un appel à l’Unité vers laquelle nous nous dirigeons .
      Moi, je vois deux sortes de regroupements, que je qualifierais de « statique » ou de »dynamique » .
      Le groupe statique serait celui décrit par Michael Brown : fermé sur lui-même, dogmatique, hiérarchisé, souvent axé sur les signes apparents de la dévotion, pratiquant un cocooning conditionnel, parfois bisounours, lénifiant, etc … C’est le groupe qui sécurise .
      Le groupe dynamique serait celui qui accueille la diversité tout en veillant à garder une ligne de conduite et de principes (il en faut !) cohérente . Il est constitué de personnes qui, tout en mettant la priorité sur leurs progrès intérieurs, s’intéressent aussi à ceux des autres, conscients de leur interconnection . Des personnes qui attachent une grande importance à leur propre liberté comme à celle des autres, avec un grand respect des fragilités des uns et des autres, sachant qu’elles sont des étapes passagères de leur développement et non des faiblesses définitives . Des personnes qui sont mues par une intuition commune, un indomptable désir d’inventer le monde de demain, une envie de bâtir, de collaborer au plan divin . C’est le groupe des créateurs .

      • Li dit :

        Marie-Christine, vous tous,
        La notion de groupe pourrait être développée à l’infini…Mais ce ne serait que bavardage n’est-ce pas? ☻
        Que nous le voulions ou pas nous faisons tous partie du groupe de la race humaine. Ce qui nous caractérise le plus est ce désir « indomptable » d’aimer et d’être aimé.
        En avançant sur ce chemin nous savons mieux reconnaître l’amour inconditionnel que nous donnons et celui que nous recevons. Peut-être qu’en cherchant bien il peut exister encore des conditions dictées par notre histoire et notre Ego…? Mais au stade où nous en sommes c’est déjà un réel progrès de trouver chez certaines personnes un écho à notre amour sans chercher les raisons profondes, juste en acceptant ce cadeau qui s’offre à nous.
        Comme m’a dit Cécile un jour: « nous avons encore quelques difficultés à supporter ce qui émane de négatif chez certains de nos proches » mais viendra le jour où nous n’aurons plus à subir, à supporter, ni à nous éloigner parfois des corps de souffrance des autres car nous aurons tous pris soin de nos enfants intérieurs et guéri au mieux nos blessures émotionnelles.
        Ce jour là le Nouveau Monde sera constitué d’un même et unique groupe d’hommes et de femmes qui se seront reconnus…
        Avec tout mon Amour inconditionnel.
        Lisa ❤︎❤︎❤︎

        • Marie Christine dit :

          Chère Li, très juste, tout ce que tu dis . C’est une description d’un avenir prometteur .
          Néanmoins, au risque de choquer, je dois dire que l’amour inconditionnel n’est pas ma priorité . Pour moi, c’est mettre la charrue avant les boeufs .
          Ma priorité est de me connaître entièrement, connaître mes fonctionnements, les raisons de mes réactions face à telle ou telle situation, tel ou tel comportement de telle ou telle personne .
          Et je m’aperçois qu’en me découvrant peu à peu, ma capacité d’aimer augmente en proportion .
          J’ai réussi à arriver au stade de ne détester personne, de ne mépriser personne, de ne rejeter personne . C’est déjà énorme . Mais je ne veux pas me voiler la face, je veux être sincère avec moi-même et avec Dieu : je sais qu’on ne me demande pas d’aimer tout le monde pour le moment .
          Il y a une très forte tendance dans les milieux spirituels actuellement à parler d’amour à tord et à travers . Ca devient une dictature de l’amour, comme beaucoup d’autres dictatures à la mode . Et si on dit le contraire, on a honte . On n’ose pas dire qu’on ne peut pas aimer tout le monde . Et ça peut mener à l’illusion, à la dépendance, à l’adulation de personnes qui savent simuler . Ca peut aussi amener à la somatisation . Alors non, je préfère le dire tout simplement, et rester naturelle .
          L’Amour inconditionnel arrive quand on a atteint la libération . C’est pourquoi je me concentre d’abord sur ma libération .
          Regardez un enfant . Un petit enfant est dans l’amour inconditionnel, et pourtant il crie à l’approche de certaines personnes … Mystère .
          Mais je suis d’accord avec toi, une fois qu’on est capable de maîtriser parfaitement toutes les contagions de négativité, on peut se balader allègrement dans le monde sans problème .

          • acacia dit :

            Je crois aussi, Marie-Christine, que la première et indispensable étape de cet amour inconditionnel dont on nous parle tant est de s’accueillir soi-même inconditionnellement. C’est une pratique de chaque jour, et je ne suis pas sûre qu’on en vienne jamais à bout… ♥ 🙂

        • Cécile dit :

          Lisa,
          « … viendra le jour où nous n’aurons plus à subir, à supporter, ni à nous éloigner parfois des corps de souffrance des autres car nous aurons tous pris soin de nos enfants intérieurs et guéri au mieux nos blessures émotionnelles. »
          Bien d’accord avec toi, et mon expérience me le confirme : quand tu guéris ta relation à l’autre, non seulement tu TE libères de souffrances inutiles, mais tu LE libères de tes projections énergétiques déséquilibrées.
          J’en ai fait l’expérience hier, de la manière la plus surprenante, après avoir réalisé, dans l’après-midi, un travail de nettoyage énergétique de ma relation avec un de mes enfants actuellement dans un passage très difficile.
          Hier soir, il m’a envoyé un message m’informant qu’il se sentait mieux. Je précise que nous sommes à 250 km l’un de l’autre et que rien n’avait changé dans les circonstances extérieures qu’il expérimence en ce moment.
          Je suis consciente que la guérison est un processus et non un événement, qu’il faudra sans doute refaire ce travail pour enlever d’autres couches, mais quel soulagement de savoir et d’expérimenter que c’est possible…
          (Et un grand merci à l’ami, il se reconnaîtra, qui m’a guidée vers la personne par qui j’ai eu les bonnes informations au bon moment.)

          • Margelle dit :

            Cécile, immense merci pour ce témoignage, tu parles si bien des mises en pratique, que c’en est un vrai bonheur. Ce témoignage m’intéresse. Peux-tu en dire plus sur ce nettoyage énergétique ? Sans doute difficile à décrire, d’autant que tu as déjà des pratiques assez élaborées, de ce que j’en ressens, mais le résultat de tu décris est si libérant qu’il me donne envie d’aller voir de plus près. Et bien sûr, c’est comme tu veux, le sens ou le peux !
            D’accord avec toi pour le processus qui est l’oeuvre de notre vie.
            Bien à toi ♥

            • Cécile dit :

              Coucou Margelle,
              Le processus que j’ai utilisé s’inspire de la méthode des « conings », mise au point par Machaelle Small Wright.
              Cette méthode vise à rétablir l’équilibre dans les situations où il fait défaut.
              Elle est destinée aux êtres humains, aux animaux, aux végétaux, aux jardins, aux lieux de vie, aux appareils…
              Un coning (de l’anglais « cone », ou vortex) est à la fois un espace sécurisé et un groupe de travail intégrant des consciences issues de différents plans.
              Le travail avec un coning consiste
              à :
              1. appeler les consciences qui vont nous aider dans ce travail,
              2. choisir les élixirs appropriés pour rétablir l’équilibre,
              3. transférer les énergies subtiles là où elles sont nécessaires, avec l’aide des consciences présentes autour de nous,
              4. stabiliser la structure que l’on vient de modifier sur un plan énergétique.
              Je ne rentre pas ici dans l’aspect pratique car ce n’est pas le lieu, mais c’est une méthode facile à apprendre et d’une efficacité remarquable.
              Pour ma part j’utilise les élixirs que j’ai réalisés : cela ne coûte pas cher et c’est également très facile à faire.
              Toutes les instructions pratiques sont dans « Le Jardin de Perelandra », tomes 1 et 2, de Machaelle Small Wright.
              Je suis à ta disposition pour plus de détails si tu as envie de t’y mettre !

          • François dit :

            Cécile,
            Voici une jolie démonstration que nous sommes tous reliés…. et encore plus dans le génétique…. une s’aime , l’autre se sent mieux…. hé hé 🙂
            biz

      • Marie-Anne dit :

        Oui, belles conclusions, Marie-Christine et Lisa; merci ❤️, et merci à tous les autres intervenants pour cet exercice d’éclairage intérieur de nos motivations profondes et de nos blessures émotionnelles;

        (…en réalité, nous formons tous un seul groupe, qui va -par exemple, bien au- delà de ce site, de son Passeur, de ses lecteurs et de ses commentateurs: le groupe de l’Amour multifacettes, en marche vers sa re-découverte; et toute l’humanité (notamment) en fait partie! …le reste n’est que transitoire, parfois très porteur, parfois très piégeant, mais toujours utile, à sa façon: le tout est d’apprendre à voir clair en soi et à ouvrir sa conscience,… 🙂 )

  28. pierrot dit :

    Oui, le silence en présence est la communication la plus authentique car elle ne s’appuie pas sur l’extérieur.
    Oui, on peut marcher tout seul encore faut-il y croire sans y croire.

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